Homme de lettres, bon vivant, et très actif non seulement du point de vue écriture, l'écrivain Abderrahmane Zakad était surtout un homme qui voulait participer à l'organisation de la vie dans la cité… Par ses diverses propositions à qui voulait l'entendre, Abderrahmane Zakad qui est décédé le jour de l'aïd est originaire de Béjaïa. Urbaniste, il a à son actif de nombreux projets d'aménagement et de construction. Il militait pour la sauvegarde des villes historiques de l'Algérie. Réalisateur de documentaires, il a également collaboré avec divers journaux. Il vivait à Alger où il s'était consacré à l'écriture. Il est l'auteur de plusieurs romans dont Trabendo, Les Jeux de l'amour et de l'honneur et un recueil de poèmes, Un chat est un chat. Son ouvrage Le Vent dans le musée a été nominé lors du concours Mohammed-Dib en 2003. Mohamed Bouhamidi, philosophe, journaliste et ami de l'auteur, dira : «Mon ami Abderrahmane Zakad fut moudjahid, urbaniste, voyageur et a vécu de multiples vies. Il était généreux, partageux, volubile, passionné, malheureux de certaines choses et tendu vers ce qu'il faut faire pour changer les choses. Il a plus vécu ses rêves qu'il ne s'est rêvé une vie. Il a écrit une dizaine de romans, quatre ou cinq recueils de poèmes, plusieurs récits et contes pour les jeunes et les enfants. Il a essayé d'y mettre sa sympathie pour le monde, son amour des gens, son désir de réformes et de transformations sociales. Il fut ingénu au point de croire à l'effet de la conscience sur les conduites politiques et sociales. Il a aimé l'Algérie. Paix à Zakad sur le long chemin des anges…» De son côté, le professeur et critique Ahmed Cheniki dira : «Le romancier et poète Abderrahmane Zakad vient de quitter ce monde sur la pointe des pieds, lui qui n'a jamais eu peur de dire ce qu'il pense et d'écrire de très beaux textes, même si la critique, injuste, ne s'est pas attachée à lire ses ouvrages. Abderrahmane était un être entier, qui ne pouvait s'accommoder avec l'hypocrisie». Pour sa part, l'écrivain Djamel Mati a déclaré : «Je suis choqué. Profondément attristé. Je suis triste. Je viens d'apprendre le décès de mon ami, l'écrivain. Zakad. Les mots se troublent dans ma tête et ne valent plus rien face à l'immense perte». Abderrahmane Zakad, qui a été officier de l'ALN et de l'ANP, a occupé plusieurs postes de responsabilité et a été enseignant à l'université. Il a côtoyé plusieurs écrivains dont Albert Camus, Jean-Paul Sartre et Kateb Yacine.