Le projet d'envergure de la double voie ferrée électrifiée qui devait relier la ville de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès, à Bordj Bou Arréridj, dont le coût s'élève à près de 1.7 milliard d'euros est remis aux calendes grecques. Inscrit en 2007, le coup d'envoi des travaux a été donné en 2009 pour un délai de quatre ans. Mais sept ans plus tard, rien n'a été encore fait. Les deux entreprises chargées de la réalisation de cette double voie ferrée, notamment le groupement chinois Ccecc et le turc Ozgun, ne se sont même pas installées. Les bases de vie des deux entreprises réalisées à Bouira et à Lakhdaria sont toujours inexploitées. Lors de sa visite à Bouira en 2010, l'ancien ministre des transports, Amar Tou, avait annoncé que le projet allait être lancé en novembre de la même année. Cependant, les véritables raisons qui sont derrière le blocage de ce projet n'ont jamais été révélées officiellement. Or, plusieurs sources affirment que le groupement sino-turc avait effectué sa propre étude du projet, après celle menée par le bureau d'étude canadien Dessau. Les deux entreprises ont conclu que des travaux supplémentaires seraient effectués. Au lieu de 16 km de tunnels comme cela a été prévu dans l'étude initiale, le groupement sino-turc, après une deuxième étude, devrait réaliser une distance de plus d'une vingtaine de kilomètres de ces ouvrages. Par conséquent, le projet coûterait trop cher par rapport à ce qui a été négocié dans le contrat-programme avec le ministère des transports. Il faut souligner que dans le cas d'un contrat-programme, les rallonges financières ne sont pas accordées. Des sources ont révélé que le projet est bloqué pour cause d'un litige financier entre l'entreprise chinoise qui aurait réclamé une rallonge financière pour relancer les travaux. Lors d'une réunion avec les autorités locale de Bouira en 2013, un responsable de l'agence nationale d'étude et de suivi de réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) avait nié tout litige financier avec les chinois. Lors de cette réunion, les membres de l'exécutif de wilaya avaient longuement discuté de l'impact du projet et de l'éventualité de changer le tracé. Il faut souligner que la rencontre en question avait eu lieu quatre ans après le lancement du projet. Sauf que les travaux n'ont jamais commencé. En ce qui concerne les propriétaires des terres agricoles qui seront traversées par la voie ferrée, ils n'ont rien reçu durant toutes ces années. Plus de 250 hectares de terres de haute valeur agricole, notamment les parcelles d'Oued Sahel à M'Chedallah, risquent de disparaître. Plusieurs appels ont été lancés pour le changement du tracé de la voie ferrée afin de minimiser les dégâts. Aucune réponse des pouvoirs publics. D'aucuns se demandent si ce projet est réellement maintenu par le gouvernement suite à la crise économique que traverse le pays depuis plusieurs mois. La voie ferrée de 175 km devait traverser le territoire de Bouira sur une distance de 82 km. Le projet générerait près de 14 000 emplois.