Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a annoncé hier que la facture d'importation sera réduite de 30 milliards de dollars dans les quatre prochaines années. Un objectif qui sera atteint grâce à la réalisation de nombreux projets inscrits dans la nouvelle politique du gouvernement visant à diversifier l'économie nationale, a expliqué le ministre. Lors de la présentation du projet de loi relatif à la promotion de l'investissement, au Conseil de la nation lors d'une séance plénière, il citera entre autres branches qui connaîtront d'importantes hausses de production le phosphate, la transformation du polyéthylène et le ciment et le fer. Dans ce sens, Bouchouareb annoncera que l'Algérie n'importera plus de ciment, à compter de septembre prochain. En marge de cette séance, il a ajouté à propos du fer que des projets sont en cours de réalisation à Oran et Belara (Jijel) qui permettront de porter la production à 9 millions de tonnes en 2018. «Nous allons pouvoir satisfaire la totalité de la demande nationale à la faveur de ce niveau de production», a-t-il prévu. Pour le phosphate qui est actuellement à un niveau de production d'un million de tonnes, les capacités passeront à 10 millions de tonnes en 2019. «Des accords seront signés avec un partenaire indonésien, lundi prochain, pour lancer trois projets de production de phosphate d'une capacité de production de 6 millions de tonnes par an», a annoncé le ministre. A une question des journalistes sur la déclaration par la Bourse d'Alger concernant l'infructuosité de l'offre relative à l'opération d'augmentation de capital de la cimenterie de Aïn El Kebira (Scaek), filiale du groupe public Gica (Groupe industriel des ciments d'Algérie), Bouchouareb a tenu à souligner que «cette opération n'a pas échoué». Il a souligné que «c'était une question d'opportunité. C'est juste un contre-temps. Des gens ont souscrit à l'emprunt de cette entreprise performante et de grande valeur». Il a ajouté que «le groupe Gica est important. Si cette entreprise s'est ouverte à la Bourse internationale, elle aurait été la meilleure opportunité d'investissement». La cimenterie de Aïn El Kebira réalisera son projet d'extension de sa production de deux millions de tonnes, à compter de septembre prochain. Deux nouvelles cimenteries seront lancées dans la wilaya de Biskra pour une production de 4 millions de tonnes par an, d'ici une semaine. Peu d'IDE A propos de l'obligation faite aux concessionnaires automobiles d'investir, Bouchouareb a rappelé que cette mesure a été décidée en 2014. Un ultimatum leur a été fixé à 2017 pour lancer des projets, à défaut de voir leurs agréments retirés. Ces concessionnaires devront réaliser des investissements qui leur permettront de porter le taux d'intégration à 40% dans les cinq prochaines années. Quant à la règle 49/51, elle sera renforcée et élargie à tous les secteurs d'activités, en raison de la conjoncture économique actuelle. Un contrôle plus rigoureux sera appliqué car de nombreux étrangers se sont spécialisés dans la revente en l'état au lieu d'investir, a-t-il déploré. Entre le 31 décembre 2008 et le 31 décembre 2015, 5041 entreprises étrangères se sont introduites en Algérie dont 711 se sont spécialisées dans la revente en l'état. L'Andi n'a enregistré que 110 déclarations d'investissements. «Nous voulons que la règle 49/51 soit une mesure de création d'une base d'un réel partenariat permettant le transfert technologique», a-t-il soutenu. La règle 49/51 a été extirpée du code de l'investissement pour être régie par les textes de lois de finances. Le nouveau code prévoit la suppression de tous les obstacles à l'investissement, comme l'interdiction aux investisseurs nationaux d'importer des matériels usagés alors que les étrangers peuvent le faire sous le régime d'admission temporaire. Il instaure des avantages communs pour tous les investisseurs éligibles (exonérations fiscales et douanières, franchise de TVA...), des avantages supplémentaires au profit des activités privilégiées (industrie, agriculture et tourisme) et des avantages exceptionnels pour les investissements qui présentent un intérêt particulier pour l'économie nationale. Il s'agit aussi de transformer l'Andi en un pôle spécialisé d'aide à l'investissement et à l'entreprise, et de créer la Maison de l'entreprise.