«Le gouvernement s'attelle à réduire les disparités entre les wilayas du nord et celles du sud du pays». «L'Etat poursuivra son soutien pour la mise à niveau des collectivités locales du sud du pays», a-t-il déclaré dans son discours d'ouverture Poursuivant sa tournée aux quatre coins du pays, à la rencontre des walis, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a présidé, hier à Ouargla, une rencontre d'évaluation avec les premiers magistrats du Sud. L'occasion pour lui d'expliquer les orientations à suivre et de rappeler les instructions qu'il avait données lors de ses deux précédents déplacements à l'Est et à l'Ouest. Cette fois-ci, Bedoui a appelé les walis et les walis délégués «à faire de l'année 2017 celle de la prise en charge du développement durable et de l'investissement dans leurs collectivités». Plus que six mois donc devant les commis de l'Etat afin de mettre en place les stratégies à même d'atteindre les résultats espérés par le pouvoir central. L'Exécutif qui veut insuffler une nouvelle politique économique basée sur l'investissement et la création de la richesse hors-hydrocarbures compte beaucoup sur les collectivités. Ceci, malgré le fait que dans la pratique, le pari semble difficile à réaliser du fait des prérogatives «limitées» dont se plaignent souvent les walis et les P/APC notamment, surtout lorsqu'il s'agit de grands projets créateurs de richesse. Les directives du ministre de l'Intérieur interviennent au lendemain de la déclaration du Premier ministre, à Oum El Bouaghi. Abdelmalek Sellal a reconnu, jeudi, que «2017 sera une année difficile». Par ailleurs, outre son message aux walis, Bedoui a tenu à rassurer, à travers eux, la population locale, que «le gouvernement s'attelle à réduire les disparités entre les wilayas du nord et celles du sud du pays». «L'Etat poursuivra son soutien pour la mise à niveau des collectivités locales du sud du pays», a-t-il déclaré dans un discours d'ouverture des travaux de la rencontre qui a regroupé, à Ouargla, 10 wilayas. Les propos du ministre semblent imposés par la nature des régions sud du pays qui, depuis quelques années, connaît un vent de protestation sans précédent et où l'amélioration des conditions de vie et de prise en charge des citoyens est souvent mise au-devant des slogans. L'on se rappelle du mouvement des chômeurs mené par le Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) qui a obligé le gouvernement à décider d'une série de mesures en matière d'emploi dans le Sud. Mais aussi, de la colère des habitants d'In Salah contre le gaz de schiste et le «plan Marshall» qui s'en est suivi, prenant en charge plusieurs volets de la vie, notamment l'investissement et la décentralisation à travers de nouvelles wilayas déléguées. «Le développement durable des wilayas du sud du pays a toujours constitué une priorité des pouvoirs publics», a soutenu Noureddine Bedoui. Cette rencontre d'évaluation, faut-il le rappeler, est le prélude à la réunion gouvernement-walis, prévue à la prochaine rentrée sociale. Un rendez-vous qui permettra de faire une évaluation et un constat exhaustifs de la situation du développement et de l'investissement à travers le pays. Une nouvelle feuille de route et une stratégie de développement des collectivités locales seront, par la suite, élaborées. Le 2 juillet, le ministre de l'Intérieur, qui réunissait les walis de l'Est à Constantine, a lâché un véritable pavé. «Il faudrait qu'on le dise, haut et fort, que nous sommes tous défaillants», avait-il dit, estimant que «le pétrole est fini et qu'il n'y a plus d'argent».