Les habitants de la localité de Raffour brisent le silence. Mauvaises conditions de vie obligent ! Ils étaient près de 4000 personnes à marcher, hier matin, jusqu'au chef-lieu communal de M'chedallah (45 km à l'est de Bouira), sur une distance d'environ 3 kilomètres. L'action de protestation pacifique a été organisée par le collectif des habitants et le mouvement associatif de Raffour pour demander l'amélioration du cadre de vie dans cette localité qui compte plus de 10 000 âmes. L'une des plus importantes agglomérations en matière de densité après le chef-lieu communal. La marche a démarré à 9h. Après une heure, les manifestants ont observé un sit-in devant le siège de la daïra, le temps qu'une délégation s'entretienne avec les responsables locaux. Ces derniers ont été chargés par la délégation de fixer un rendez-vous avec le wali afin de discuter de l'ensemble des revendications. Une déclaration portant sur les principales revendications a été lue devant la foule. Une prise de parole a eu lieu. Plusieurs représentants de ce mouvement sont intervenus pour interpeller les pouvoirs publics afin de prendre en charge les doléances citoyennes. La marche a été suivie par une grève générale à Raffour. Tous les commerces sont restés fermés durant toute la matinée. «Conscient de l'immobilisme des services publics et de la dégradation du cadre de vie et des problèmes multidimensionnels, l'ensemble de la société civile de Raffour s'élève, s'insurge et s'indigne énergiquement contre les défaillances, la nonchalance et la mauvaise gestion des services publics», lit-on dans la déclaration du collectif des habitants de Raffour. Des membres du collectif affirment que la localité de Raffour n'a bénéficié d'aucun projet dans le cadre des programmes PCD et PSD depuis quatre ans. L'eau potable, l'électricité, la régularisation des dossiers d'une grande partie des maisons de la localité ainsi que les projets structurants pour Raffour, ce sont autant de revendications qui ne datent pas d'hier, mais depuis de longues années. On compte dix points dans la déclaration. Les habitants réclament la réalisation d'une polyclinique pour éviter les déplacements jusqu'à la ville de M'chedallah, de l'eau potable en quantité suffisante et la mise en service du nouveau forage, l'achèvement des tronçons d'assainissement restants, la réalisation d'un complexe sportif pour le club sportif olympique de Raffour et l'ensemble de ses sections. Le collectif des habitants a mis l'accent également sur certains points qui ne sont pas de moindre importance, notamment la réalisation d'un jardin public et des espaces verts, la remise en l'état des ruelles et chaussées après les travaux d'AEP, la maintenance du réseau de l'éclairage public, le renforcement du service d'électricité et la délivrance immédiate des actes de propriété pour des dizaines de personnes de la localité. Il s'agit des toutes premières maisons construites à Raffour. Pour le centre culturel, les habitants exigent une délibération officielle pour sa baptisation du nom du chanteur d'expression kabyle Matoub Lounès. Le collectif des habitants de Raffour promet de sortir dans la rue si les autorités locales ne prennent pas en charge dans l'immédiat leurs doléances. La foule s'est dispersée dans le calme.