La prochaine rentrée à l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ne s'annonce pas de tout repos en raison du déficit en nombre de places pédagogiques, estimé selon les responsables à plus de 4000. Une situation qui taraude déjà les esprits des étudiants, notamment les nouveaux inscrits, dont le nombre attendu avoisine les 11 000 étudiants, selon les estimations du vice-recteur chargé de la formation supérieure en graduation, au moment où le nombre de diplômés qui devront quitter les bancs de l'université est de 7000 seulement, ajoute la même source. Une situation qui fait que le déficit en places pédagogique sera d'au moins 4000 places, selon le même responsable. Un scénario déjà vécu l'année dernière lorsque la même université s'est retrouvée avec un sureffectif de plus de 6000 étudiants, en raison du sempiternel problème de non-achèvement des travaux des différents chantiers inscrits depuis de nombreuses années à l'indicatif de la wilaya. Il s'agit essentiellement du nouveau campus de 17 000 places pédagogiques implanté à Tamda et dont les travaux de finalisation tardent à se concrétiser. Pourtant, du côté de la direction locale des équipements publics (Dlep) chargée du suivi de ce projet, on annonce que les infrastructures d'accueil à l'UMMTO seront renforcées de 7000 places pédagogiques au pôle universitaire de Tamda, dont 2500 déjà achevées, 1700 places à livrer fin septembre et 2700 autres à réceptionner au plus tard en décembre 2016. Un retard considérable qui n'est pas fait pour arranger les affaires de l'administration de l'université qui devra tout de même trouver une solution pour caser les quelques 11 000 nouveaux bacheliers attendus pour la prochaine rentrée. Avec ses neuf facultés regroupant vingt départements, l'UMMTO a eu l'année dernière toutes les peines du monde pour accueillir les 56 000 étudiants inscrits au niveau des campus de Hasnaoua, Bastos et Tamda, notamment ceux de première année, au nombre de 12 000. Devant cette situation, l'administration n'a pas trouvé meilleure astuce que de programmer des cours les samedis, tout en affectant les étudiants de première année de certains départements se trouvant au niveau des campus de Hasnaoua et Bastos à la Nouvelle-ville de Tizi Ouzou, vers la faculté de Tamda, à une vingtaine de kilomètres plus loin. Une décision qui avait suscité le courroux des étudiants qui sont allés jusqu'à observer des grèves afin de dénoncer cet état de fait. Mais comme l'administration n'avait pas d'autre alternative pour assurer des cours à l'ensemble des inscrits à l'université, les étudiants ont fini par accepter de suivre des cours un samedi. Un état de fait qui n'a pas été sans conséquences sur le cursus de ces milliers d'étudiants qui fréquentent cette l'université qui avait vécu une année universitaire très agitée, marquée par des grèves cycliques des étudiants de nombreux départements. Citons l'exemple de celui des sciences économiques et de gestion, dont la reprise des cours n'a eu lieu qu'au mois de mai dernier, soit au lendemain de l'installation du Pr Arezki Derridj comme nouveau recteur à la place du Pr Saïd Ouerdane, relevé de ses fonctions par la tutelle, suite à l'interminable bras de fer qui l'avait opposé à un collectif regroupant le syndicat CNES des enseignants et de nombreux comités estudiantins.