Les enseignants du département de langue et culture amazighes (DLCA) de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) s'élèvent contre la décision de transfert de leurs structures vers le campus de Tamda, à 14 kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya. «Nous nous interrogeons sur les motivations d'une telle décision. Au moment où le corps enseignant attendait une réponse positive à la demande formulée, depuis le 31 janvier 2013, afin d'ériger le DLCA en institut pour le doter de structures et moyens à même de lui permettre d'accomplir ses missions dans des conditions idoines, le Conseil de l'université décide d'une mesure inadéquate et en décalage total avec les missions assignées à notre département», précisent les enseignants du DLCA, dans un communiqué envoyé à la presse. Ils soulignent également, à travers le même document, le rôle qu'a joué le DLCA dans la promotion et l'épanouissement de la langue et de la culture amazighes. Le DLCA souffre plus, selon le même texte, du manque d'encadrement. «Les effectifs affectés chaque année depuis la mise en place du système LMD dépassent largement ses capacités d'accueil. Durant l'année 2015/2016, nous avons enregistré un flux de plus de 800 étudiants inscrits en première année. Au total, le DLCA compte 2700 étudiants, entre les formations de licence et de master», précisent les mêmes enseignants. «Pour l'année universitaire 2016/2017, il a été décidé, à notre insu, que notre département accueille ses étudiants de 1re année à Tamda. Nous informons les responsables de notre université que nous refusons cette méthode de travail qui nous ignore et vu les spécificités du DLCA (contexte de sa création, son caractère symbolique étant implanté au campus Hasnaoua), nous refusons catégoriquement le déplacement vers le nouveau pôle universitaire de Tamda», soutiennent-ils. Par ailleurs, notons que l'université de Tizi Ouzou est surpeuplée et connaît un déficit remarquable de nombre de places pédagogiques étant donné que plusieurs projets en réalisation tardent à être livrés. D'ailleurs, le retard dans la réception des 7000 places qui devaient être livrées en septembre dernier à Tamda provoqué un grand déficit en la matière, surtout après le transfert, au début de l'année universitaire 2015/2016, des étudiants de 1re année de médecine vers ce campus. Ce dernier connaîtra, à coup sûr, une surcharge de ses infrastructures si rien n'est fait justement pour achever, avant la rentrée prochaine, les travaux d'extension de ce nouveau pôle universitaire. Il faut aussi rappeler que l'UMMTO renferme en son sein pas moins de 56 000 étudiants répartis sur neuf facultés, d'où la nécessité de la création d'une deuxième université, pour mieux assurer la gestion et, de ce fait doubler le budget. D'ailleurs, lors de son intervention, à l'occasion d'une session de l'APW consacrée le mois de mai dernier au secteur de l'enseignement supérieur, le recteur de l'UMMTO, Arezki Derridj, avait estimé que la gestion de l'université de Tizi Ouzou est très difficile. «Un seul recteur et une seule équipe ne peuvent pas gérer 56 000 étudiants et assurer la prise en charge de la pédagogie et de la recherche», avait-il déclaré.