Le ministre d'Etat, conseiller spécial et représentant personnel du président de la République, Boualem Bessaieh n'est plus. Il est décédé jeudi à l'hôpital d'Aïn Naadja à Alger, à l'âge de 86 ans, des suites d'une longue maladie. Nommé le 11 juin 2016 conseiller spécial auprès du président Abdelaziz Bouteflika, Bessaieh est un ancien professeur de lettres et docteur en lettres et sciences humaines. Né en 1930 à El Bayadh, Bessaieh rejoint le maquis au début de 1957 où il occupe d'importantes fonctions dans les rangs de la Révolution armée (un des adjoints de Boussouf). Il sera parmi les fondateurs des services secrets algériens. En effet, à cette époque, il dirige à ce titre la section du contre-espionnage de la base Didouche Tripoli, et assure la mission de membre du secrétariat général du Conseil national de la Révolution algérienne de 1959 à 1962. Après l'indépendance, feu Bessaieh occupera le poste d'ambassadeur dans plusieurs capitales européennes et arabes (Berne, Le Vatican, le Caire, Koweït City, Rabat). Ce n'est qu'en 1971 qu'il sera nommé au gouvernement comme secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Depuis, il occupe les postes ministériels jusqu'en 1997. A cette date, il sera nommé membre du Conseil de la nation au titre du tiers présidentiel, puis élu président de la Commission des Affaires étrangères de ce Conseil. Après avoir occupé le poste d'ambassadeur au Maroc, il est nommé président du Conseil constitutionnel en septembre 2005 par le président de la République, poste qu'il occupe jusqu'à mars 2012. Homme de lettres, le défunt est également l'auteur de plusieurs ouvrages littéraires et historiques, notamment sur l'Emir Abdelkader. Il est aussi l'auteur du scénario du film historique Epopée du cheikh Bouamama. Son dernier ouvrage a été publié à l'occasion du 50e anniversaire de l'indépendance, L'Algérie belle et rebelle, de Jugurtha à Novembre est préfacé par le président Abdelaziz Bouteflika. Hier, l'enterrement de Boualem Bessaieh a eu lieu au cimetière d'El Alia avant la prière d'el Asr en présence d'une foule nombreuse, composée de membre du gouvernement, d'anciens moudjahidine et de simples citoyens venus dire un dernier adieu au maquisard, politique et homme de lettres.