Après quelques mois d'attente, le groupe public Industries métallurgiques et sidérurgiques (Imetal) a le contrôle total sur les trois sociétés d'ArcelorMittal. Il s'agit d'ArcelorMittal Algérie (AMA), ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (Ampta) et ArcelorMittal Tébessa (AMT), avec une totalité de capital à hauteur de 70%. L'entreprise publique Imetal et le groupe sidérurgique international ArcelorMittal ont signé, hier à Alger, l'accord final portant sur le transfert total à Imetal des parts sociales des trois sociétés AMA, Ampta et AMT, la signature qui finalise l'engagement émargé le 5 octobre 2015. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a déclaré, en marge de la cérémonie, que «la nationalisation du complexe d'El Hadjar est parmi les principales étapes pour réaliser le plan de développement à l'horizon 2019 dont la préservation de l'emploi et la production de 2,2 millions de tonnes par an pour réaliser les principaux objectifs du pays, à savoir la production globale d'acier entre 12 et 13 million de tonnes par an avec une variété d'entreprises privées et publiques», a-t-il indiqué. Selon les prévisions du ministre de l'Industrie, le complexe de Bellara devra produire 4 millions de tonnes, l'entreprise turque Tosyali 3,5 millions de tonnes, le groupe ETRHB Haddad 1 million de tonnes de produits plats et 450 000 tonnes de tubes. «Nous serons probablement dans nos engagements pour faire face à l'augmentation de la demande espérée pour 2025, qui sera le double de la consommation actuelle. Actuellement, la facture d'importation est entre 7 et 8 milliards de dollars par an», a-t-il précisé. Selon Bouchouareb, l'objectif du gouvernement est de couvrir en totalité les besoins du pays en acier, notamment dans les produits plats nécessaires au développement des autres filières industrielles. D'autre part, le premier responsable du secteur a répondu à une question de la presse sur le devenir des salariés du complexe. Pas de licenciements Il rassure qu'il n'y aura pas de licenciements. «Nous sommes en train de réaliser notre objectif de doubler la production d'El Hadjar. Donc, ce n'est pas possible de compresser les effectifs.» «Je m'adresse aux cadres et aux travailleurs qui ne veulent pas travailler dans ce complexe pour leur dire que les portes sont ouvertes s'ils souhaitent partir. Pour ceux qui veulent travailler et s'inscrivent dans nos objectifs, ils sont les bienvenus. L'économie algérienne a besoin de compétences», a-t-il estimé. Ajoutant dans le même contexte que «le complexe d'El Hadjar est stable au niveau social depuis l'installation du nouveau syndicat». Pour le ministre, le haut fourneau qui était à l'arrêt va redémarrer. «Lorsque nous avons entamé les travaux de réhabilitation, qui sont de nature très complexes, des dommages cachés sont apparus, notamment des fissures. Cela va prendre 6 à 10 semaines encore pour entamer les essais à froid et deux semaines plus tard les essais à chaud, puis la reprise totale de la production. Les essais à froid et le redémarrage se feront de toutes les manières au cours du quatrième trimestre de l'année 2016», a-t-il expliqué.Concernant le financement des besoins du complexe, Bouchouareb a souligné que l'opération de réhabilitation a été faite par un financement bancaire sur plusieurs phases avec un apport des actionnaires. «L'Etat n'intervient pas dans le financement. Le plan d'investissement a été négocié avec les banques. Des crédits bancaires ont été débloqués toujours avec des apports des actionnaires», a-t-il précisé.