Pour Oussama Sahnoun, les épreuves de natation des Jeux olympiques de Rio de Janeiro ont pris fin jeudi en début d'après-midi. Engagé dans la septième série du 50m nage libre, il a terminé à la troisième place sur huit nageurs, ce qui ne lui a pas permis d'atteindre ce qu'il visait dans ces Jeux, au minimum les demi-finales. La marche était bien trop haute pour Oussama dans ces Jeux, mais il convient de ne pas le blâmer. Ayant accompli les minima A pour le 50m et les minima B pour le 100m, il était arrivé à Rio le cœur plein d'espoir. Peut-être pas pour le 100m, mais pour le 50m sûrement. Un seul nageur algérien avait jusqu'ici atteint la finale olympique dans les deux épreuves, à savoir Salim Iles lors des Jeux de 2004 à Athènes. Sahnoun savait qu'il n'en ferait pas autant mais, du moins, il se sentait capable de titiller la finale du 50m nage libre en allant jusqu'aux demi-finales. Jeudi dernier, cet objectif a été raté, mais il ne nous a pas semblé très affecté après la course. «J'ai fait ce que j'ai pu et je rate les demi-finales de 17 centièmes, nous a-t-il déclaré. Malheureusement, comme dans le 100m, je tombe dans une série pas très relevée alors que j'ai besoin d'être confronté à des nageurs d'un très bon niveau. En plus de cela, j'hérite du premier couloir, celui où vous partez avec le plus de handicap. La déception est là mais je me dis que je n'ai que 24 ans et que j'ai encore une marge de progression. J'espère de tout cœur apporter ce plus dont la natation algérienne a besoin. Je le fais certes pour moi mais aussi pour mon pays que je veux honorer avec des titres». Un espoir de médaille pour les JM 2017 De son côté, son entraîneur Aslane Driss, insiste sur le fait qu'Oussama découvrait les Jeux olympiques, «une compétition de très haut niveau. Il fait 25e sur 60 sur le 50m et je crois 30e ou 31e sur le 100m. Ce sont, à mon humble avis, des résultats qui ne sont pas tellement négatifs. Je sais que l'on va en vouloir à Oussama de n'avoir pas atteint au moins les demi-finales de l'une des deux courses. Il faut savoir mesurer la difficulté de la chose mais aussi les sacrifices que ce garçon a faits depuis maintenant quatre ans. Imaginez qu'il a dûquitter le cocon familial alors qu'il n'avait que 20 ans pour aller dans un pays, la France, qu'il découvrait. Il s'est donné à fond et sans tricher pour atteindre le niveau qui est le sien aujourd'hui. Dans le 100m, il bat son propre record, ce n'est tout de même pas rien. De mon côté, je me dis que s'il a échoué dans sa tentative, peut-être que quelque chose n'a pas marché et qu'il va falloir revoir un peu la méthode d'entraînement. Dans la natation, vous vous dites que vous avancez mais dans le même temps, les autres avancent eux aussi, ce qui fait que si vous voulez réduire le fossé qui vous sépare d'eux, vous vous devez de travailler davantage par rapport à eux. Oussama est jeune. Il a besoin de soutien et d'encouragements. En ce moment, il est le porte-drapeau de la natation algérienne et un athlète comme lui, on risque de ne pas en trouver d'ici quelques années. Maintenant, on va voir ce qu'il convient de faire. Une chose est sûre, la saison n'est pas terminée pour lui puisqu'il y a les championnats d'Afrique en octobre prochain en Afrique du Sud. On va rester à Rio puisqu'au village olympique, on dispose de deux bassins de 50m chacun et nous avons notre staff médical sur place. Ce que je veux ajouter, c'est qu'Oussama, au niveau méditerranéen, est parmi les meilleurs, et dans l'optique des Jeux méditerranéens de Tarragone, l'année prochaine, il constitue une très bonne chance de médaille pour l'Algérie». Arslane Driss (entraîneur de Sahnoun) : «Oussama s'entraînait de nuit durant le Ramadhan» «Quand il est arrivé en France, il y a quatre ans, Oussama parlait à peine le français. Aujourd'hui, c'est une langue qu'il maîtrise parfaitement». Ces propos sont d'Arslane Driss, le coach d'Oussama Sahnoun, dont on sait qu'il s'est installé à Talence, dans la banlieue bordelaise, et est licencié dans le club de cette ville. «Il est installé seul dans un studio et c'est lui qui fait sa propre cuisine», nous a fait savoir Driss. «Là où c'était le plus difficile, c'était lors du dernier mois de Ramadhan, a-t-il ajouté. Oussama tient à le faire plus que tout et il fallait respecter son choix. Nous étions alors en plein mois de juin puis de juillet. Comme il était impossible de s'entraîner durant la journée, j'ai obtenu du maire de Talence, que je remercie au passage, d'avoir la piscine de minuit à deux heures du matin. C'est l'un des rares maires en France à accorder un tel privilège. Vous voyez un peu les difficultés par lesquelles est passé Oussama».