Le Centre de recherche stratégique américain Soufan Group a indiqué dans une étude que des éléments de Daech en Libye pourraient tenter de se réfugier dans les pays voisins, particulièrement l'Algérie. Cette évidence est évoquée par notamment l'Algérie qui renforce la présence militaire aux frontières pour parer à toute éventualité. Que les extrémistes de Daech tentent de fuir les frappes aériennes menées par les américains en Libye pour accéder en Algérie est chose plausible et rappelée précédemment à l'étude réalisée par le Centre de recherche stratégique américain. Il n'y a donc rien d'exclusif dans l'alerte lancée par ce centre qui, pour documenter son étude, s'est basé notamment sur un document élaboré par le secrétaire général de l'ONU, qui prévient que les 2000 à 5000 combattants daéchiens, acculés, seraient probablement tentés de changer de stratégie : abandonner le concept d'une «ligne de front» pour se disperser en Libye et dans les pays limitrophes afin d'y multiplier les attentats. Les extrémistes, originaires du Soudan, d'Egypte, du Maroc, de Tunisie, des pays du Sahel, d'Algérie se trouvant dans les rangs de Daech en Syrie peuvent tenter de joindre cette organisation en Libye. L'Algérie a renforcé ses mesures de sécurité le long des 1000 km de frontières avec la Libye, dès que le chaos a été instauré dans ce pays en 2011. Il y a quelque temps, les frontières algéro-libyennes ont été rouvertes par les autorités algériennes, pour des cas humanitaires. L'occupation d'une partie de la Libye par Daech est favorisée par l'agression menée contre ce pays par l'OTAN et l'ancien président français Sarkozy, en 2011. Ce pays qui dispose, aujourd'hui, d'un gouvernement de concorde nationale, reconnu par la communauté internationale, est confronté à Daech contre lequel les américains mènent des frappes aériennes. L'Algérie, qui était opposée à l'ingérence militaire de 2011, est hostile à une action armée, préférant la réconciliation engageant les milices libyennes et la formation d'une armée qui se chargerait de lutter contre Daech avec l'aide de la communauté internationale. L'alerte alarmiste lancée par le Centre américain de recherche stratégique rappelle la note de l'ambassade des USA qui prévoyait des attentats à la Grande Poste. C'était en mars 2004. L'ambassade américaine en Algérie avait mis en garde contre des attentats à la Grande Poste et contre la télévision publique. Les américains mènent des frappes aériennes contre Daech en Libye à la demande du gouvernement de concorde nationale, d'après Washington, tandis que Paris a annoncé, il y a quelques jours, le décès de nombre d'éléments des services de renseignements en mission dans ce pays. Les forces du gouvernement de concorde nationale libyen combattent Daech. Les éléments de cette organisation pourraient tenter de fuir en direction d'autres pays. L'Armée Nationale Populaire (ANP) s'est déjà préparée à cette éventualité en déployant un grand nombre de militaires aux frontières. L'Algérie a un nombre réduit d'extrémistes dans les rangs de Daech, contrairement à d'autres pays occidentaux, arabes et européens.