L'Algérie a convoqué le chargé d'affaires tunisien pour demander des explications sur la fameuse taxe de 30 DT imposée aux ressortissants algériens de passage en Tunisie. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères indique que «les conditions de déplacement et de résidence des ressortissants algériens et tunisiens et les moyens de les améliorer davantage pour les hisser au niveau de relations privilégiées liant les deux pays et les deux peuples», étaient au centre des discussions qui ont eu lieu mardi entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Hassan Rabhi, et le chargé d'affaires à l'ambassade de Tunisie à Alger, Chokri Latif. La taxe de 2250 DA imposée à la sortie des véhicules algériens du territoire tunisien a engendré une polémique médiatique, la confusion chez les touristes algériens, en plus de quelques mouvements de protestation au niveau des postes frontaliers. En août 2014, l'ambassadeur de Tunisie en Algérie, Abdelmadjid Ferchichi, confirmait bien la mise en place de la dite taxe et soulignait à la presse algérienne que celle-ci serait appliquée à partir de 2015. Le point d'ombre réside dans la méconnaissance du texte de loi fixant le montant de cette taxe. Au mois de janvier de l'année en cours, la douane tunisienne l'avait fixée à 36 DT. Le paiement renouvelé de la taxe par les transporteurs, camionneurs, chauffeurs de taxi et taxis clandestins algériens a été en grande partie la source de la protestation aux postes frontières. De plus, les passages répétés deviennent difficilement soutenables pour les habitants des villes frontalières. Par ailleurs, la deuxième partie du communiqué précise que les deux responsables ont évoqué également «les conditions d'accueil des citoyens algériens en déplacement en Tunisie durant la saison estivale, tout en soulignant l'importance de poursuivre les efforts pour lever les obstacles entravant le mouvement de déplacement des personnes entre l'Algérie et la Tunisie qui reste la destination touristique privilégiée des Algériens». Selon les derniers chiffres fournis par la police algérienne des frontières (PAF), les deux postes frontaliers de la wilaya d'El Tarf connaissent une activité de passage en forte progression par rapport à la même période de l'année écoulée. Depuis le 1er août, 17 000 Algériens ont traversé quotidiennement les frontières, dont respectivement 12 000 personnes par le poste d'Oum T'boul et 5000 autres par celui d'El Ayoun. Durant la même période, l'année dernière, le chiffre tournait autour de 10 000 personnes par jour.