La hausse de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), prévue dans le projet de loi de finances 2017, semble ne pas être contestée par le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE). «On la paiera mais on finit par la récupérer», a expliqué Ali Haddad, qui plaide, en parallèle, pour la fin du système de subventions généralisées. Cette hausse de la TVA de 17 à 19% «ce n'est pas tellement méchant», a-t-il assuré hier dans une déclaration à TSA. Il voit dans la libération du foncier industriel pour le promoteur un «acquis important». Le forum a formulé, il y a quelques semaines, des recommandations au gouvernement en ce qui concerne le projet de la loi de finances 2017. Celles-ci sont liées, notamment, au blocage auquel sont confrontées des entreprises travaillant sur des projets d'infrastructures ou autres pour le compte de l'Etat. Le FCE appellera l'Etat à débloquer les budgets pour les entreprises qui créent de l'emploi et de la richesse. «Quand une entreprise doit fermer, ce sont des employés qui se trouvent au chômage», a-t-il fait remarquer. Ali Haddad a relancé l'appel du forum pour revoir la politique sociale, en termes de subventions. L'Etat doit impérativement aller vers des subventions ciblées. «Un handicapé, bien sûr qu'il faut le soutenir. Un nécessiteux, bien sûr qu'il faut le soutenir. Par contre, ce n'est pas normal qu'un touriste passe son séjour sur le dos du Trésor public», a-t-il expliqué. Cette politique de subventions généralisées a aggravée le phénomène de la contrebande. Le président du forum a rappelé, à cet égard, le problème de la contrebande aux frontières du pays, lorsque des produits subventionnés sont acheminés illégalement vers les pays voisins. Le FCE a également demandé la réduction des «dépenses abusives», c'est-à-dire les subventions généralisées. «L'Etat ne peut plus subventionner comme il le faisait à l'époque où le pétrole était à 100 dollars», a-t-il soutenu, citant, à titre indicatif, le PIB qui est de 167 milliards de dinars, dont 18% vont vers les subventions (environ 30 milliards). «Est-ce qu'on peut continuer dans cette politique ? J'achète le pain à 7 DA, au même titre qu'un nécessiteux. Ce n'est pas normal !», a-t-il indiqué. A propos de la réunion entre le FCE et le gouvernement, prévue le 15 septembre, Ali Haddad a souligné que les discussions sont engagées depuis deux ans. Ce fervent défenseur du partenariat public-privé (PPP), qui sera au centre des discussions, a plaidé pour «une véritable association entre le privé et le public». Et d'ajouter : «L'Etat doit travailler avec le privé, car c'est le seul moyen de faire face à la crise.» En fait, «les patrons ne sont pas particulièrement inquiets par rapport à la loi de finances mais ils sont inquiets par rapport à la situation économique en général», a-t-il confié.