Ce texte comporte des dispositions qui vont être très contestées par les responsables fédéraux. Une olympiade va s'achever, une autre, qui nous mènera jusqu'aux JO de Tokyo en 2020, va débuter. Dans quelques mois à peine, il faudra ouvrir le chapitre du renouvellement des instances sportives en Algérie, les Fédérations sportives essentiellement qui devront se référer aux dispositions du décret exécutif 14-330 du 27 novembre 2014 relatif au fonctionnement des Fédérations sportives. La participation algérienne aux récents Jeux olympiques de Rio de Janeiro a suscité un certain nombre de commentaires probablement guidés par l'approche de ce renouvellement où des personnes cherchent à se montrer ou à se déclarer en vue d'obtenir une place dans une de ces instances sportives pour les quatre années à venir. Le décret en question indique en son article 17 que «le mandat du président et des membres élus du bureau fédéral est fixé à quatre (4) années. Il peut être renouvelable. La durée du mandat prend fin au 31 décembre de l'année au cours de laquelle se déroulent les Jeux olympiques d'été en tenant compte des spécificités de la discipline sportive, telles que fixées par les statuts de la fédération sportive nationale concernée». Un statut-type à respecter Dans quelques semaines, le ministère de la Jeunesse et des Sports va arrêter, en concertation avec chacune des Fédérations sportives, un calendrier de ce renouvellement mais qui sera précédé par un autre calendrier, celui des assemblées générales ordinaires où devront être soumis au vote les bilans moral et financier de chacune de ces instances sportives. La grande question qui se pose est de se demander si ce ministère va aller au bout de ses prérogatives et faire une application stricte de ce décret paraphé, faut-il le souligner, par le Premier ministre en personne, M. Abdelmalek Sellal. En effet, les assemblées générales ordinaires risquent bien de ne pas se dérouler selon ce que ce texte règlementaire impose. Tout cela à cause de certaines dispositions qui vont semer la zizanie au sein du mouvement sportif national. L'une de ces dispositions, reproduite dans l'article 12 du statut-type de la Fédération sportive, indique que «les délibérations de l'assemblée générale sont adoptées à la majorité des voix exprimées. En cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante. Les bilans moral et financier sont adoptés au vote à bulletin secret». Un vote à bulletin secret, voilà bien une nouveauté qui va faire grand bruit. Jusqu'à présent les votes, pour les deux bilans moral et financier, se font à main levée, le plus souvent au moyen d'un carton vert, synonyme d'adoption, d'un carton rouge synonyme de rejet et d'un carton blanc pour la neutralité. La main levée cela veut dire qu'on sait qui vote pour et qui vote contre avec tout ce que cela suppose comme remerciements ou comme «déclarations de guerre» contre ceux qui oseraient aller à l'encontre des deux bilans. A partir du moment où les deux scrutins vont se faire à bulletin secret, chacun sera libre de voter en son âme et conscience sans craindre d'être repéré. Les présidents qui penseront avoir beaucoup d'amis dans la salle pourraient être confrontés à d'énormes surprises. Le président, le SG et le trésorier hors du coup Autre article du statut-type, très important, le 19 qui stipule que «le bureau fédéral est composé de sept (7) à treize (13) membres élus au scrutin secret par l'assemblée générale pour un mandat de quatre (4) ans. Le mandat peut être renouvelé, conformément aux statuts de la fédération». Là aussi, il est question de vote à bulletin secret où ceux qui pensent avoir des amis risquent bien d'être déçus. On ajoutera l'article 5 du même statut-type qui fait savoir que «lors de l'examen et du vote sur les bilans moral et financier de la fédération, le président de la fédération en exercice, et les membres élus du bureau fédéral en exercice dont le secrétaire général et le trésorier participent aux travaux de l'assemblée générale avec voix consultative. Les anciens présidents de la fédération sont éligibles et non électeurs». Un président, un secrétaire général et des membres du bureau fédéral qui ne votent pas les bilans moral et financier et d'anciens présidents de fédération qui sont éligibles et non électeurs, voilà qui va ébranler le système. On répètera, toutefois, que ce décret a de très fortes chances d'être mis aux oubliettes car on voit d'ici les présidents de fédérations faire pression sur le MJS jusqu'à obtenir gain de cause au vu de l'agitation médiatique que cela va créer. En tout cas ce même MJS tient une formidable occasion de donner un grand coup de pied dans la fourmilière en vue de relancer ce sport si mal en point. Il tient entre ses mains les clés d'une nouvelle donne pour le sport algérien. S'il veut entrer dans l'histoire du mouvement sportif national, le mieux serait qu'il oblige chacun à appliquer, à la lettre, le décret en question.