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Ath Kheir (Tizi ouzou): La poterie fait sa renommée
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Situé dans la commune d'Aït Khellili, à 35 Km à l'Est de Tizi Ouzou, Ath Kheir est un village incontournable pour les connaisseurs en quête de poteries artisanales qui conjuguent raffinement et solidité.
Ne s'encombrant pas de décors, la poterie de ce hameau agrippé à un flanc de montagne, destinée à un usage quotidien et à supporter l'épreuve des flammes, mise sur le raffinement et la résistance pour s'offrir une place de choix sur le marché et se distinguer. «Si nos objets ne sont pas décorés, c'est parce qu'ils sont destinés à la cuisson, tels la marmite pour les plats mijotés, le tajine pour la galette ou les crêpes et la djefna pour rouler le couscous», témoignent Ouezna et Tounsia, des potières rencontrées à Ath Kheir à l'occasion de la première édition de la Fête de la poterie de ce village, organisée du 1er au 3 septembre. Toutefois, certaines pièces sont ornées des fameux symboles berbères utilisés pour décorer les poteries décoratives ou destinées à contenir de l'eau, précisent ces même exposantes qui précisent qu'Ath Kheir est plutôt connu pour ses tajines et djefnas qui sont très demandés par les commerçants et les particuliers. La délicatesse de la finition des objets fabriqués manuellement, patiemment polies avec une pierre lisse, et la couleur ocre obtenue grâce à une argile avec laquelle sont enduits les objets avant leur cuisson, font de la poterie d'Ath Kheir un produit unique et recherché. Autre particularité et pas des moindres de la poterie de ce village, l'utilisation du tuf, appelé localement «tafeza», une pierre calcaire broyée à coups de pilon et à la force des bras, pour la transformer en poudre qui sera mélangée à l'argile pour rendre les objets plus robustes. Dans d'autres localités, on utilise généralement une poudre appelée «afrour» obtenue à partir de débris d'anciennes poteries.
La légende d'Ath Kheir...
Selon une légende encore transmise localement, les Ath Kheir ont reçu le métier de potier de Sidi Ali Ouamara, le saint du village. Les témoignages recueillis sur place rapportent que les villageois qui subissaient la disette sont allés demander à leur saint de les aider, et celui-ci leur répliqua : «vous vivrez de la terre». N'ayant pas compris ce que voulait dire leur saint, les villageois répliquèrent : «Mais nous cultivons nos champs et ce que nous produisons suffit à peine à calmer la faim qui tenaille les ventres de nos enfants». Alors Sidi Ali Ouamara leur expliqua : «je vous offre autre chose, prenez de la terre, choisissez la plus belle et transformez-la en ustensiles de cuisine que vous vendrez aux villages voisins».
L'abondance d'argile récoltée entre autres à Tandleste et Tizi Boumane et de tuf récupéré notamment à Tizi Ali a contribué au développement de la poterie à Ath Kheir, où jadis la quasi-totalité des familles exerçaient cette activité. Aujourd'hui, quelque 200 familles de ce village de 3000 habitants perpétuent cet art ancestral.
La main à la pâte
Si dans la majorité des villages de la wilaya, la fabrication de poteries est une activité féminine exclusive, à Ath Kheir, les hommes apportent leur contribution en s'impliquant dans la première et dernière phase du processus de fabrication. C'est en effet eux qui assurent l'approvisionnement des potières en argile et tuf. Ces matières premières en main, les femmes se chargent de la partie création en façonnant les poteries, une tâche qui leur revient car elles sont «plus patientes et plus délicates que les hommes», explique en souriant Da Amar, un septuagénaire.
Les femmes font sécher au soleil les mottes d'argile pour ensuite le concasser. Elles travaillent soigneusement ce produit pour le débarrasser des impuretés dont les petites pierres qui risquent de fissurer l'objet lors de la cuisson. L'argile est ensuite aspergée d'eau. On lui ajoute du tuf, réduit en poudre et tamisé et dont la quantité est définie par la hauteur de l'objet, un plat prenant moins de tuf qu'une jarre, selon les potières. Cette pâte est bien pétrie pour la rendre souple et malléable afin de pouvoir la façonner. La pièce modelée et séchée est recouverte avec un autre type d'argile appelé «ounfal» appliqué avec un tissu, et polie pour la rendre lisse et brillante, mise de nouveau à sécher. Elle sera ensuite enduite d'une argile ocre appelée «ouzouagh» qui lui donne une belle couleur à la cuisson. Ces étapes terminées, l'homme se charge de la dernière étape qui est la cuisson des poteries. Jadis, cette opération était pratiquée au niveau de «tajmaât» et était réglementée par le comité de village qui arrêtait la période de cuisson, selon des villageois.
Une renommée à soutenir
De bouche à oreille, la poterie d'Ath Kheir gagne en notoriété, notamment pour sa solidité, premier critère recherché lorsqu'on veut acheter un ustensile culinaire à usage régulier, pour ne pas dire quotidien. Mais à l'ère du e-marketing, les Arth Kheir ont compris qu'il ne suffit plus de se contenter du bouche à oreille, au risque de sombrer dans l'oubli et de voir leurs produits confinés dans le village, se faire détrôner par la concurrence déloyale de produits importés et bas de gamme.
L'organisation de la premier édition de la Fête de la poterie d'Ath Kheir a pour principal objectif de dévoiler «le trésor d'Ath Kheir en misant sur la médiatisation via la presse et les réseaux sociaux», a indiqué le président de l'association Isselqam n'Talaght, organisatrice de cette manifestation.
Les potiers rencontrés lors de cette manifestation ont indiqué qu'ils reçoivent des commandes hors de Tizi Ouzou. Leurs principaux clients sont des commerçants venant notamment des wilayas de Bordj Bou Arréridj, M'sila, Sétif et Biskra, qui passent des commandes pouvant aller jusqu'à 500 pièces par commerçant, selon les mêmes interlocuteurs. «Jadis, les hommes transportaient à dos de bêtes de somme les poteries pour les vendre dans le village voisin. Aujourd'hui, les camions des clients arrivent jusque devant nos portes», témoigne Zouina, 50 ans et 30 ans d'activité comme potière.
«La poterie m'a permis de construire ma maison et d'acheter une voiture», témoigne cette mère de 5 enfants qui a transmis le métier à ses deux filles devenues potières à leur tour. L'autre but, commercial, de cette fête a été également bien rempli, puisque les poteries exposées se sont vendues comme des petits pains. Lors des derniers jours de la fête, plusieurs stands étaient presque vides, a-t-on constaté de visu. Les visiteurs n'ont pas hésité à mettre la main à la poche, attirés par la beauté des objets exposés, mais aussi pour les prix très accessibles (allant de 250 DA le tajine à 2500 le service à soupe), pratiqués par les potiers d'Ath Kheir. Nombre de visiteurs rencontrés le dernier jour de la fête sont rentrés bredouilles. Certains ont passé des commandes auprès des potières, commandes qui seront satisfaites dans les 15 à 20 jours, a-t-on appris des concernés, tandis que d'autres promettent de revenir à la prochaine édition.


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