La trêve instaurée il y a une semaine en Syrie, engageant la Russie et les USA, n'a pas duré longtemps. Moscou accuse Washington et une rencontre du Conseil de sécurité est annulée. La situation en Syrie se détériore avec 55 attaques contre les forces syriennes et les civils en 24 heures, a précisé hier l'armée russe, en rejetant sur les USA la responsabilité d'un éventuel échec de la trêve instaurée depuis lundi soir. C'est surtout visible dans les provinces d'Alep et de Hama, où des régiments de l'opposition profitent de la trêve pour se regrouper et remplir les stocks de munitions et d'armements et s'apprêtent à lancer une offensive afin de s'emparer de nouveaux territoires, a-t-il ajouté. Rien qu'au cours des dernières 24 heures, 12 civils, parmi lesquels deux enfants, ont été tués et plus de 40 personnes ont été blessées, d'après un général russe, en ajoutant qu'une volontaire de l'antenne syrienne du Croissant-Rouge avait également péri dans une attaque au mortier lancée par des rebelles. La Russie a de nouveau accusé les Etats-Unis de ne pas remplir leurs engagements dans le cadre d'un accord sur le cessez-le-feu en Syrie, annoncé par les Russes et les Américains le 9 septembre à Genève, en affirmant que Washington serait responsable, en cas d'échec de la trêve instaurée depuis lundi soir dans ce pays. Si la partie américaine ne prend pas de mesures appropriées pour remplir ses engagements dans le cadre de l'accord obtenu le 9 septembre, les USA seront entièrement responsables de l'échec du cessez-le-feu sur le territoire syrien, a déclaré le général Viktor Poznikhir, de l'état-major russe, lors d'un briefing. Selon lui, seules les parties russe et syrienne remplissent entièrement leurs engagements, alors que les USA et les soi-disant opposants modérés (...) n'en ont rempli aucun dans le cadre de cet accord négocié par Moscou et Washington. La Russie insiste, notamment, sur le fait que les USA remplissent leur engagement de faire en sorte que l'opposition modérée se distancie de Daech et du Fateh Al Cham (ex-Front Al Nosra) pour faciliter les frappes aériennes contre ces groupes extrémistes. Sans cela, il est impossible d'assurer le cessez-le-feu en Syrie, a souligné le général Poznikhir. Une rencontre du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie a été annulée, vendredi, à la demande de Moscou et Washington, alors que l'aide humanitaire pour Alep reste bloquée et que la trêve a connu ses plus sérieux accrocs. Cette rencontre devait permettre d'adopter une résolution du Conseil qui soutiendrait l'accord americano-russe, lequel prévoyait un cessez-le-feu, l'acheminement d'aide humanitaire et favoriser l'émergence d'une solution politique à la crise syrienne. La Russie et les USA étaient d'accord pour mener des frappes aériennes contre les organisations extrémistes, dont Daech et le Front Al Nosra.