Les Russes et les Américains sont finalement arrivés à un accord pour la Syrie. Les négociations qui ont duré de nombreux mois, engageant les Russes et les Américains, ont abouti à l'idée d'une trêve pour l'Aïd El Adha. A l'issue de 14 heures de pourparlers, une durée record, les parties russe et américaine sont enfin parvenues à s'entendre sur la voie à suivre en vue de la résolution de la crise syrienne. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et son homologue américain, John Kerry, ont conclu une série d'ententes ayant pour but de mettre fin au conflit en Syrie. La Russie et les USA vont notamment coordonner leurs frappes aériennes dans certaines régions. «Nous nous sommes entendus sur les régions dans lesquelles nous effectuerons des frappes aériennes. En accord avec les dirigeants syriens, seules les Forces aérospatiales russes et la Force aérienne des USA auront le droit de travailler dans ces régions. En ce qui concerne les Forces armées syriennes, elles opéreront dans d'autres régions non concernées par la coopération russo-américaine», a expliqué le ministre russe des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec John Kerry. Les militaires des deux pays vont ainsi partager des informations sur les frappes aériennes, ce que les Etats-Unis ont par ailleurs longtemps refusé. Un centre conjoint créé à ces fins se chargera également de différencier l'opposition modérée des terroristes, a précisé Lavrov. Moscou et Washington ont également évoqué l'idée d'une trêve en Syrie dont le début coïncidera avec l'Aïd El Adha, qui aura lieu demain. L'accès de l'aide humanitaire à Alep et la création d'une zone démilitarisée ont également été évoqués. Le plan de coopération russo-américain comprend, notamment, des mesures visant à augmenter l'efficacité de la lutte antiterroriste, à consolider le cessez-le-feu et à déboucher finalement sur un retour au processus politique. Sergueï Lavrov et John Kerry se sont rencontrés hier à Genève, en Suisse. Leurs pourparlers ont duré près de 14 heures, une durée record. La trêve qui pourrait être instaurée pour l'Aïd El Adha, prélude à un arrêt des combats opposant l'armée gouvernementale et la rébellion, permettrait l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations. Les Russes et les Américains ont convenu que le Front Al Nosra est une organisation terroriste. La trêve ne concerne pas Daech et cette organisation. La Russie et les USA mènent des frappes aériennes contre les organisations extrémistes, dont Daech et le Front Al Nosra. Ces actions n'étant pas coordonnées, il fallait un accord pour conjuguer les efforts. La communauté internationale salue l'accord L'accord conclu par la Russie et les USA a suscité les louanges de la communauté internationale. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a souligné l'importance de l'accord entre les parties russe et américaine et a prôné le respect de ces nouvelles mesures. «Il est désormais crucial que cet accord soit pleinement mis en œuvre et respecté, en particulier par le régime et ses soutiens», selon Ayrault. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, s'est aussi félicité de cet accord. «Je suis ravi que Sergueï Lavrov et John Kerry soient parvenus cette nuit, suite à des pourparlers longs et difficiles, à trouver une solution au problème de la trêve et de la coopération militaire. J'appelle toutes les parties concernées en Syrie et dans la région à respecter l'accord conclu entre Washington et Moscou et à cesser les combats, lundi au plus tard», a-t-il indiqué. Borge Brende, ministre norvégien des Affaires étrangères, a écrit sur son compte Twitter que «l'accord sur la trêve en Syrie était une opportunité longuement attendue que la communauté internationale ne pouvait pas se permettre de laisser passer». Son homologue suédoise, Margot Wallström, a elle aussi salué le succès des négociations russo-américaines qui ont duré presque 14 heures. Le ministère turc des Affaires étrangères juge positif le résultat des pourparlers à Genève. «Nous saluons cet accord», selon le ministère cité par un média local. Ankara a toutefois précisé qu'il était primordial de cesser toutes les hostilités et de livrer de l'aide humanitaire aux Syriens, à compter du premier jour de la trêve, soit le 12 septembre. La Grande-Bretagne s'est elle aussi exprimée. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a souligné l'importance de l'accord engageant la Russie et les USA. L'opposition favorable L'opposition syrienne a salué hier l'accord russo-américain de trêve, espérant qu'il mettra fin au conflit qui ravage la Syrie depuis cinq ans, selon un communiqué. «Nous saluons cet accord s'il venait à être appliqué», a indiqué Bassma Kodmani, membre du Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble les principaux représentants de l'opposition syrienne. Elle a exprimé l'espoir qu'il sera «le début de la fin du supplice des civils». Les chefs de la diplomatie américaine, John Kerry, et russe, Sergueï Lavrov, ont annoncé, tard vendredi, un plan pour une trêve dès la fin du week-end en Syrie, coopération militaire des deux pays à la clé, après une journée marathon de négociations à Genève. Le début de la trêve coïncidera avec l'Aïd El Adha, dans la nuit de dimanche à lundi, a précisé M. Kerry, qui s'exprimait aux côtés de son homologue russe Sergueï Lavrov dans la ville suisse. «Les USA et la Russie annoncent un plan qui, nous l'espérons, permettra de réduire la violence» et d'ouvrir la voie «à une paix négociée et à une transition politique en Syrie», a déclaré Kerry. L'accord russo-américain «permet de mettre en place une coordination efficace pour lutter contre le terrorisme, avant tout à Alep, et permet de renforcer le cessez-le-feu. Tout cela crée les conditions pour un retour au processus politique», a détaillé Lavrov.