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Un grand succès et puis s'en vont: Où sont passés ces groupes de musique ?
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

On se demande souvent pourquoi certains chanteurs et groupes de musique dominent la scène à une certaine période et puis se retirent comme si de rien n'était.
Tout le monde se souvient des groupes de musique qui faisaient fureur dans les années 1970 - 1980. Les freedom's était parmi les plus grands groupes, mais on ne sait pas comment il a disparu. Pourtant, ces musiciens ont bien fait un retour il y a quelques années, le temps d'une soirée au théâtre de verdure Laâdi-Flici, à l'invitation de Arts et culture, lorsque cet organisme était dirigé par Redouane Mohammedi. C'est à cette époque également qu'on avait vu un retour en flash des T 34 dont le batteur Omar Amroune venait de décéder. Le groupe dont le chanteur Khaled Louma vit à Alger et le virtuose de la guitare électrique Mourad Rahali se trouve à Paris depuis le début de la décennie noire, a définitivement mis fin à sa légende. Pour rappel, le groupe T34 dont le soliste Mourad Rahali commençait à se faire connaître quand il était élève au lycée El Mokrani de Ben Aknoun a été créé à la fin des années 1970 et baptisé ainsi car ces musiciens se retrouvaient dans la chambre 34 du bâtiment T de la cité universitaire de Ben Aknoun. Durant au moins une dizaine d'années, ce groupe, qui a débuté avec les moyens du bord, avait fait vibrer le tout-Alger en donnant des concerts dans certaines salles comme El Mouggar, et surtout au niveau des cités universitaires. Suite à leur passage dans la défunte émission Bled Music, ils avaient enregistré leur première et dernière cassette dans laquelle on retrouvait leurs grands succès Madir Walou, Boualem El Far, Jamais Ddoukh. A la même époque, une dizaine de groupes rock étaient créés à Alger et dans d'autres villes. Les Ramsès dont on disait qu'ils avaient l'avantage d'avoir du bon matériel était l'un des meilleurs. Les Ramses ont également disparu mais leur chanteur qui n'est autre qu'Ahmed Dahmani a réussi une carrière en solo en Europe où il a enregistré plusieurs albums. Pour rappel, Ahmed Dahmani est le fils du chanteur Mohamed Slim qui avait chanté dans les années 1960 le chant Ikhwani La Tensaw Chouhadakoum et l'un des premiers clips algériens Ya Djayza âla Chett. Avant l'arrivée de ces groupes, il y avait eu aussi les Turkish Blend qui chantaient en anglais et en français. Leur plus grand succès enregistré sur disque 45 tours était Tu vas, tu viens.
La séparation...
Mis à part ces groupes de rock, dans les années 1970, il y avait eu l'émergence de dizaines de troupes de musique ayant suivi la voie des marocains Nass El Ghiwane, Djil Djila et Lemchaheb. Parmi ces groupes algériens, il y a eu à Oran El Hmamda que dirigeait le défunt Ammour, un chanteur qui avait un jeu de scène à l'anglaise et reprenait surtout les chansons de Djil Djilala et Hadja Hamdaouia. A Alger, il y avait pratiquement dans chaque quartier ou une section de l'UNJA (Union nationale de la jeunesse algérienne) un groupe ayant opté pour le style marocain, mais celui qui a le plus réussi est El Bahra créé à Bordj El Bahri. Ce groupe a notamment explosé avec la chanson Djibouha Ya Louled diffusée à l'occasion de la particpation de l'équipe algérienne de football au Mondial en Espagne. Ce groupe a également disparu vu que son chef de file Sadek Djemaoui a préféré continuer à chanter en solo. Les groupes kabyles qui avaient un grand succès dans les années 1970-1980, notamment Abranis et Taghrawla, ont également disparu de la scène. Pour les Abranis, le chanteur Karim ayant créé le groupe fait parfois des réapparitions pour des concerts avec de nouveaux musiciens, tout en gardant toujours le même nom, ce qui est une bonne idée. Les lions d' Akbou s'étaient aussi séparés mais ils viennent de refaire une apparition dans un clip diffusé sur Internet. Sait-on pourquoi ces groupes de musique se séparent au moment où ils deviennent célèbres ? Il est possible que ce soit à cause de mésententes sur les rentrées d'argent. Il est possible que c'est le chanteur qui préfère se faire connaître en son propre nom. Il faut noter que même les plus grands groupes du monde tels que les Beatles se sont séparés pour de nouvelles aventures en solo. La différence est que les quatre garçons dans le vent avaient tous réussi, même si John Lennon et Paul Mc Cartney avaient eu un peu plus de succès que Ringo Starr et Georges Harrison.


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