Né en 1957 en Allemagne, Rahali Mourad qui passe par le Lycée El Mokrani de Ben Aknoun finit par l'école supérieur d'hôtellerie pour devenir cadre de l'hôtel El Aurassi, mais sa vraie passion et sa vraie carrière, c'est la musique, et plus spécialement la guitare. En effet, alors qu'il était lycéen, le jeune Mourad passe son temps à gratter la guitare avant de donner les premiers spectacles avec quelques amis dont un certain Mustapha Santana. Il faut dire qu'il était naturel qu'un Mourad Rahali ou un Omar Amroune suivent la voie du rock, puisque cette musique sonnait dans les oreilles des jeunes. Il y a eu la période d'Elvis Presley puis celle des Beatles, des Pink Floyd, les Who et les Rolling Stones, et dans les années 1970, la projection du film Soul to Soul avec Santana et l'irremplaçable duo Ike et Tina Turner a fait des effets. Par la suite, le film Saturday Night Fever sortait en France, mais ici, tout le monde en parlait et les adolescents s'étaient mis à danser comme John Travolta. Les soirées dansantes d'Alger Des groupes tels que Les Freedom et les Algiers' animaient les soirées d'Alger alors que les disques des Turkish Blend qui avaient opté pour la variété anglaise et française faisaient fureur. Pour Mourad et ses amis, il y avait le lycée, la famille et cette belle musique bien rythmée. Après avoir obtenu le bac, Mourad se retrouve avec d'autres amis mordus de musique rock pour créer un groupe. Les répétitions se font dans une chambre de la cité universitaire de Ben Aknoun, près du lycée Amara Rachid et au moment où il fallait donner un nom au groupe, on choisit le numéro de cette fameuse chambre 34 du bâtiment T. Le groupe T34 va brûler les étapes, car l'équipe est constituée de grands musiciens, notamment le chanteur Khaled Louma qui tient aussi le clavier, le défunt batteur Omar Amroune et Mourad Rahali. Le groupe avait de la concurrence, notamment avec Les Ramsès dont le chanteur n'était autre que Dahmani, dont les clips passent actuellement sur les chaînes allemandes et espagnoles. Mourad et les T34 se démarquent par leur audace en chantant le rock en langue arabe. Et ils feront fureur avec Madir Walou, Boualem El Far et Jamais Ddoukh. Avant l'enregistrement de Boualem El Far, le groupe était déjà très demandé et avait ses fans notamment au niveau des lycées de Ben Aknoun et de l'ITFC où il animaient les soirées. L'époque de Bled Music Au milieu des années 1980, le groupe qui a acquis une grande popularité grâce aux concerts donnés régulièrement, dont ceux programmés par l'ex-comité des fêtes de la ville d' Alger, est appelé à donner un concert à Riadh El Feth et à passer à l'émission Bled Music. Le groupe monte en flèche pour occuper la première place du hit- parade. Quelque temps après, la première et dernière cassette de T34 est distribuée chez les disquaires d'Alger. La cassette à la jaquette noir et blanc bat tous les records de vente et on ne la retrouve plus à ce jour. Partis en 1996 en Europe, l'un après l'autre suite à l'arrivée du terrorisme, Mourad Rahali réussira, après une dizaine d'années de silence, à revoir les autres membres du groupe qui décideront de remettre en marche le T34. Le groupe donnera un concert en France, et en 2008, il est invité par l'Etablissement Arts et Culture pour se produire au théâtre de verdure. Ce soir-là, il faisait très beau et les nostalgiques des soirées rock d'Alger se sont retrouvés pour reprendre ensemble Ma Dir Walou. Un seul regret, ce soir-là, Omar le batteur ne faisait plus partie du groupe, car décédé. Son image passe sur un écran pendant que la voix du chanteur Khaled et la guitare de Mourad faisaient vibrer la scène. Mourad et Khaled avaient annoncé à cette occasion qu'ils allaient revenir plus souvent à Alger pour préparer leur retour définitif et enregistrer un nouvel album. En effet, le groupe s'était mis au travail et s'était même arrangé avec un éditeur, mais à ce jour le disque n'est pas sorti. Aux dernières nouvelles, le groupe s'est encore une fois séparé. Mais est-ce vraiment pour toujours ?