Faut-il se plier en quatre pour apprendre à parler et écrire une langue étrangère ? C'est la question qu'on devrait se poser en cette célébration de la Journée européenne des langues. Pour célébrer cette journée, créée le 26 septembre 2001, à l'initiative du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne, les directeurs des instituts culturels espagnol, allemand, italien et français se sont rencontrés hier à l'institut Cervantès. Mme Rita Sachse- Toussaint, directrice de Goethe institut, a dès l'entame de la rencontre, évoqué la peur d'apprendre une langue étrangère telle que l'allemand, que tout le monde croit difficile. Elle dira que les autres langues, comme l'arabe, le français et le chinois sont également difficiles. Pour notre part, on dira que c'est en apprenant la langue allemande, justement, qu'on a su que le français est l'une des langues les plus compliquées et où il n'y a pas de règles strictes et claires comme pour les autres langues, notamment pour la prononciation. En réalité, c'est le côté culturel qui joue le plus grand rôle pour rendre une langue acceptée et facile. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'on crée des instituts culturels pour faire aimer et apprendre les langues. On se souvient que dans les années 1970, c'était le programme d'animation culturelle et artistique qui attirait les jeunes Algérois vers le chemin Sfindja où se trouvait l'immense institut Goethe, qui était doté de tous les équipements audiovisuels, notamment une grande salle de spectacle et de cinéma et une bibliothèque. L'institut culturel italien de la rue Hamani, en plein cœur d'Alger, attirait également beaucoup de monde. Beaucoup d'Algériens ayant profité des cours dispensés par cet institut ont eu le privilège d'aller en stage de perfectionnement dans les jolies villes de Sienna et Peruggia et certains sont restés dans ce beau pays qu'est l'Italie. L'amour des Algériens pour la langue italienne a fait que lors de l'examen du baccalauréat, les candidats ont obtenu des notes dépassant 18/20, comme l'a signalé une inspectrice de l'éducation nationale présente dans la salle. Mme Maria Battaglia a tenu à rappeler que le centre culturel italien qu'elle dirige a ouvert ses portes à Alger en 1963. De son côté, Mme Raquel Romero, tout comme ses prédécesseurs, qui sait que les activités artistiques attirent les gens vers la langue, n'hésite pas à profiter des grands espaces de l'institut créé en 1977 et de sa position géographique (centre-ville). Grâce à ce programme, on a régulièrement l'occasion d'assister à de beaux spectacles de musique et de danse ainsi que d'expositions. Les plus grands guitaristes, musiciens et danseurs de Flamenco ont déjà été invités par l'institut Cervantès. Pour sa part, le directeur de l'institut français (CCF), Jean-Jacques Beucler, a d'abord tenu à signaler la maîtrise de la langue française par les Algériens et surtout, leur intérêt pour les sujets culturels et d'histoire lors des discussions. Sachant que le volet artistique est un véritable pont pour apprendre la langue, il a annoncé le programme culturel pour la nouvelle année, tout en rappelant les grands évènements tels que la venue en Algérie de grands artistes, à l'image de Guy Bedos, ou d'hommes politiques comme Jean Pierre Chevènement. Enfin, la Journée européenne des langues, qui sera célébrée demain, nous rappelle qu'à Alger et dans plusieurs villes, il y a des instituts pour apprendre les langues étrangères.