Plus d'une vingtaine de jours après la rentrée scolaire, la situation dans plusieurs établissements de Bouira demeure inchangée. Absence de moyens pédagogiques, manque criard d'enseignants et de personnel administratif... etc. L'un des établissements scolaires qui fait parler de lui, depuis le début de la rentrée, est le lycée Machani-Rabah, de la commune d'Ouled Rached. Inauguré en 2015, ce lycée fonctionne aujourd'hui sans proviseur, sans surveillant général et sans économe. Les parents d'élèves n'ont pas tardé à s'impliquer pour que les conditions de scolarité de leurs enfants soient améliorées dans les plus brefs délais. Dans le cas contraire, ils menacent de les transférer ailleurs. Pour tenter de calmer le jeu, la direction de l'éducation a affecté, avant-hier, trois enseignants de mathématiques. Mais les parents d'élèves persistent. Si l'ensemble des postes d'enseignants des différentes matières ne sont pas occupés d'ici demain, mercredi, l'établissement sera fermé et les élèves transférés. Pour Rabah Tebbal, président du bureau de wilaya de l'Association nationale des parents d'élèves (ANPE), si la situation continue de la sorte au niveau de ce lycée, «ce sont les élèves qui paieront les pots cassés». «Un établissement qui n'a ni proviseur, ni économe, ni même un surveillant général ou un censeur, ou juste des personnes faisant fonction, ça ne marchera pas», a-t-il déclaré. Le problème du déficit d'enseignants auquel est confronté le secteur, notamment le cycle secondaire, n'a pas laissé indifférente l'Association nationale des parents d'élèves. Dans une correspondance adressée au ministère de tutelle, l'ANPE a demandé une exception pour la direction de l'éducation de la wilaya de recruter des enseignants contractuels afin d'occuper les postes vacants de ce cycle. «Les lycées et les collèges d'enseignement moyen de la wilaya souffrent d'un déficit en encadrement pédagogique et administratif flagrant. Certains établissements sont fermés, à l'instar du lycée d'Ouled Rached. Cet état de fait a été créé, d'une part, par le départ massif à la retraite des professeurs, et de l'autre, par l'absence de concours de recrutement pour les cycles secondaire et moyen», lit-on dans la correspondance de l'ANPE. Tebbal s'exprime aussi sur le cas des élèves de terminale nés en 1996, 1997, voire en 1998 qui ont été exclus après avoir échoué, une première fois, au baccalauréat. «Nous avons déjà alerté la direction de l'éducation qui, à son tour, a réagi en instruisant les directeurs des lycées de réintégrer les élèves en question. Mais, apparemment, plusieurs responsables d'établissement s'y opposent», a déclaré Tebbal. Pour ce qui est du transfert des élèves d'un établissement à un autre, les directeurs font encore la loi, selon le président du bureau de l'ANPE de la wilaya. Les directeurs exigent les bulletins de notes des élèves quand il s'agit d'un transfert, selon Tebbal, qui affirme que la DE a déjà été saisie sur ces dépassements. «Les écoles sont étatiques et non privées. Les directeurs n'ont pas le droit de choisir les élèves sur la base de leur bulletin de notes pour le transfert», a-t-il souligné. S'agissant du manque de proviseurs, Tebbal explique cela par le fait que les enseignants refusent de se présenter au concours de proviseur pour la simple et unique raison qu'un directeur de lycée est moins bien classé en termes de catégorie qu'un professeur principal ou formateur.