Des structures pour la réinsertion sociale des détenus vont voir le jour bientôt en Algérie. Ces établissement, qui seront, dans un premier temps, mis en place dans les principales wilayas, aideront les détenus, qui ont purgé leur peine, à trouver un emploi ou à s'inscrire dans les programmes de formation ou d'enseignement. C'est du moins ce qu'a annoncé hier le directeur de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, lors d'un point de presse en marge de l'ouverture de la deuxième réunion sous-régionale des administrations pénitentiaires des Etats du Sahel à l'hôtel Oasis (Alger). Il s'agit d'«un mécanisme de suivi des efforts de l'administration pénitentiaire en matière de formation et d'enseignement du détenu et d'accompagnement pour éviter la récidive», a encore dit Felioune. Ce dernier a assuré qu'aucun cas de récidive n'a été enregistré parmi les détenus ayant suivi une formation ou un enseignement en milieu carcéral. Evoquant les résultats obtenus par les détenus candidats aux épreuves du baccalauréat et du BEM, Felioune a précisé que 1900 détenus ont obtenu leur baccalauréat et 4200 autres ont obtenu leur BEM (Brevet d'enseignement moyen). Les détenus admis bénéficieront, à la faveur de la grâce présidentielle, d'une remise en liberté, s'ils ne leur reste que 24 mois ou moins à purger, alors que ceux qui ont deux ans ou plus à purger ou sont en détention provisoire, bénéficieront soit de la semi-liberté ou devront suivre leurs études à l'Université de la formation continue (UFC), a souligné Felioune. Interrogé sur les nouveaux établissements pénitenciaires, le même responsable précise que quatorze nouvelles prisons sont en cours de construction et seront livrées incessamment au niveau national. «Ces nouvelles structures auront une capacité d'accueil de 300 à 1000 places», a-t-il précisé. Felioune a laissé entendre que certains établissements pénitenciaires pourraient être fermés avec l'ouverture de ces nouvelles prisons. La population carcérale ne dépasse pas 60 000 détenus, a-t-il encore révélé. Revenant à l'événement du jour, à savoir la réunion sous-régionale des administrations pénitentiaires des pays du Sahel, l'intervenant explique que l'objectif étant de dresser l'état des lieux de la situation des Etats du Sahel, déterminer les actions prioritaires à prendre à court terme pour améliorer les conditions des détenus. Il s'agit aussi de renforcer l'administration pénitentiaire pour faire face aux défis sécuritaires dans la sous-région et évaluer les objectifs du plan d'action à moyen terme, 2014-2017, et le niveau de soutien que l'ONUDC (Office des Nations unies pour la drogue et le crime) pourra apporter aux Etats du Sahel. A travers cette rencontre de deux jours, l'Algérie souhaite, selon le même responsable, aider les pays du Sahel à réformer leurs prisons en adoptant les règles de Nelson Mandela dans le traitement des détenus. Ces règles veillent sur le respect des droits fondamentaux des prisonniers, notamment le droit aux soins et à l'éducation. Felioune a également fait savoir que l'expérience de l'Algérie dans la gestion des détenus extrémistes violents sera mise en avant durant ces deux jours de débat.