Les partis de l'opposition, membres de l'Instance de suivi et de concertation (Icso), se retrouveront, de nouveau, le 3 octobre autour d'une table de discussion pour évoquer les questions politiques, économiques et sociales de l'heure. La réunion qui aura lieu au siège du parti Talaïe El Houriyet, d'Ali Benflis, revêt un cachet particulier pour l'Icso qui, à quelques mois des élections législatives du mois de mai 2017, peine à produire un consensus en son sein sur la conduite à tenir. Au moment où certains plaident pour un boycott collectif, d'autres ont fait le choix d'une participation sans conditions et en toutes circonstances. Mais ce qui est attendu de cette réunion est au moins une position commune sur certaines questions, comme la nouvelle loi électorale qui rend la participation aux élections une œuvre draconienne pour les partis de l'opposition. En effet, le mémorandum politique qui sera considéré comme une plateforme pour l'action politique coordonnée et commune des partis de l'opposition, décidé lors de la dernière réunion du 27 juillet, sera présenté et adopté le 3 octobre. Le document sera discuté demain à l'occasion d'une réunion des représentants des partis membres de l'Icso, composée essentiellement de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (CLTD) et du Pôle des forces de changement, toujours au siège du parti de Benflis. Selon le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali, le document est axé, notamment, sur les conditions politiques et juridiques dans lesquelles seront organisées les prochaines élections. La nouvelle loi électorale occupe une bonne partie du contenu du mémorandum. Ce dernier est divisé en trois chapitres et énumère toutes les atteintes aux droits de l'homme et aux libertés des citoyens et dénonce la remise en cause du multipartisme et des acquis démocratiques d'octobre 1988. Le document de l'Icso dénonce également les amendements de la loi électorale adoptée récemment par le Parlement ainsi que la création d'une instance indépendante de surveillance des élections que certains assimilent à une «commission de fraude électorale». Individuellement, les partis de l'Icso ont déjà contesté ces nouvelles lois qui visent, selon eux, à consacrer le monopole des partis du pouvoir sur les assemblées élues, locales et nationales. Le parti de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, est le plus acharné contre ces deux lois, voyant à travers elles «la violence politique» du régime dans toute son étendue. Certains estiment même que la nouvelle loi électorale est confectionnée pour barrer la route à son parti agréé en 2015, le laminer et le réduire à une singulière existence sur le papier. D'où le risque que sa formation optera pour le boycott des élections dont la décision définitive sera fixée le mois de janvier prochain, à l'occasion de la réunion de son comité central.