En prévision des échéances électorales, l'ensemble des partis met le cap sur les législatives. L'opposition regroupée dans l'Icso et la Cltd n'arrive plus à tenir ses réunions cycliques prévues dans le calendrier. Pourtant, il y a tellement de rebondissements sur la scène politique que l'opposition se doit de rompre le silence pour assumer sa responsabilité. La réunion de l'Icso devait avoir lieu au courant du mois en cours au siège de Talaiou El Houriyet de Benflis, selon le porte-parole de Jil Jadid, M.Saïdani. Contacté, un cadre de Talaiou El Houriyet indique qu'il n'est pas encore décidé de l'endroit et de la date de la tenue de ladite réunion, qui reste au stade de discussions à l'Icso. Non seulement la date de cette réunion n'est pas encore fixée, la rencontre de l'Instance de consultation et de suivi de l'opposition accuse déjà du retard car l'Isco devait se réunir le 30 juin dernier conformément au règlement intérieur de l'instance. En prévision des échéances électorales de l'année 2017 qui approchent à grands pas, l'ensemble des partis peaufine son calendrier d'activités estivales avant de décider de s'engager ou non dans les élections législatives et locales prévues au printemps et à l'automne prochains. Paradoxalement, il est fort probable que les partis émargeant dans le camp de l'opposition, notamment les islamistes optent pour la participation, nonobstant la feuille de route du régime en place, tendant à imposer un certaine représentation nationale sur mesure et un certain paysage politique conforme à ses desseins, selon de nombreux observateurs. L 'hibernation de l'Instance et de la Coordination des partis de l'opposition, est de plus en plus manifeste au fur et à mesure que les législatives d'avril 2017, s'approchent. En attendant d'y voir plus clair, tous les leaders des partis de l'opposition affirment que la question de participation ou non aux joutes électorales relève de prime abord des instances de leurs partis respectifs. Or, les nouvelles conditions rétroactives liées au parrainage électoral dans la nouvelle loi portant régime électoral adoptée à l'APN, visent à consacrer la domination du FLN et consorts. Le nouveau réajustement vient renforcer l'hégémonie du FLN et du RND en prévision de la prochaine présidentielle de 2019,indique-t-on. Et la mise en place d'une instance indépendante de l'organisation et de la gestion des élections, revendication phare des formations de l'opposition, y compris le PT, est clairement écartée sur l'agenda tracé par le pouvoir. De même, l'intrusion de l'argent sale, une réalité souvent avérée, dans ce genre de joutes, participera également à l'affaiblissement de l'opposition. L'avenir de la majorité des partis, reste incertain à l'ombre des nouvelles lois organiques découlant de la révision de la Constitution. Dès lors, le régime politique qui a parié sur l'isolement et l'éclatement des rangs de l'opposition, aurait atteint son objectif. Les islamistes partenaires au sein de la Coordination des libertés et de transition démocratique, Cltd, voudraient rééditer leur expérience de 2012, où l'Alliance de l'Algérie verte (MSP, Mouvement En-Nahda et Mouvement El Islah) ont présenté des listes communes à travers 47 wilayas. Dans cette perspective, le MSP tiendra les 22 et 23 du mois en cours la session ordinaire de son «madjles echoura» (conseil consultatif), instance suprême entre les deux congrès. La question ayant trait aux élections sera certainement à l'ordre du jour de cette réunion. Ce parti organisera également sa traditionnelle université d'été en début août prochain à Mostaganem. Toutefois, à travers les recommandations sanctionnant sa deuxième conférence tenue à Zéralda, l'Icso a prévu de se réunir pour prendre la décision qui s'impose, si le pouvoir s'entête à ignorer ses revendications, notamment l'amendement de la loi électorale et la mise sur pied de l'instance permanente et indépendante de l'organisation et de la gestion des élections. En tout état de cause, l'éclatement précoce des alliances stratégiques de l'opposition, soulève plusieurs interrogations. Certains partis ont-ils déjà négocié leur caution à la démarche du régime?