«La guerre civile» en Libye peut être évitée par le dialogue, a affirmé mardi à Paris le Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, qui s'est dit prêt à former un nouveau gouvernement et à intégrer dans l'armée les forces du maréchal Haftar, qui contrôle les ressources pétrolières du pays. «Nous n'avons pas d'autre choix que le dialogue et la réconciliation (…) nous devons être unis pour lutter contre le terrorisme qui s'étend en Libye», a déclaré Sarraj, qui rencontrait mardi le président français François Hollande. Sarraj s'est engagé à soumettre «rapidement» au Parlement «la composition d'un nouveau gouvernement, où tout le monde serait représenté de façon équilibrée». «Nous espérons que le Parlement va se réunir et qu'il ne nous répondra pas dans six mois, comme il l'a fait la dernière fois», a ajouté Sarraj. Le Parlement avait refusé, en août, d'accorder sa confiance au GNA formé en mars. Le GNA gère les affaires courantes mais, faute de légitimité, peine à asseoir son autorité dans l'ensemble du pays, notamment en raison de l'opposition de cette autorité de l'Est. Le gouvernement de Sarraj a été encore plus fragilisé par l'offensive lancée par les forces du maréchal Haftar qui ont pris le contrôle, à la mi-septembre, des terminaux du Croissant pétrolier du pays. Mais le Premier ministre libyen a tendu la main au maréchal Haftar, assurant que «personne ne veut l'escalade ou une confrontation entre Libyens». «Nous avons appelé à plusieurs reprises à tout faire pour éviter une guerre civile», a-t-il ajouté, soulignant que l'attitude du gouvernement conciliante après la prise du Croissant pétrolier en témoignait. Pour preuve, il a indiqué avoir rencontré le maréchal Haftar et avoir toujours «des contacts indirects» avec lui dans le but «d'unifier l'institution militaire et les forces de sécurité». Le Premier ministre libyen a par ailleurs assuré que ses forces étaient près de prendre le contrôle total de la ville de Syrte, bastion du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique. Depuis la mi-mai, les forces alliées au GNA ont lancé une offensive contre Syrte et ont reconquis la majeure partie de cette ville située à 450 km à l'est de Tripoli. D'après lui, les raids aériens ciblés menés par les Etats-Unis à la demande du GNA ont efficacement contribué à la défaite de Daech, qui «n'est plus présent que dans une petite partie de Syrte». A propos de l'immigration clandestine, Sarraj a annoncé que son gouvernement allait soumettre «dans les prochains jours» à l'Europe la liste nominative des gardes-côtes libyens à former.