Plusieurs voix se sont élevées ces dernières semaines pour dénoncer la surfacturation de l'électricité chez l'entreprise publique Sonelgaz. Le directeur général de ce groupe explique cette situation par le fait que les abonnés sont dans la plupart des cas absents lors du relevé de compteur. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Mustapha Guitouni assure que la surfacturation se produit parfois dans les deux sens. «Il arrive parfois que l'index du compteur soit relevé en plus ou en moins», a-t-il dit. Il justifie ce problème par le fait que «les contrôleurs relèvent 10 chiffres mille fois par jour. Au bout d'un certain moment, ils commettent des erreurs. C'est la loi du nombre». Mais, a-t-il rassuré, toute erreur est corrigée par Sonelgaz. «Les réclamations sont prises en compte et traitées dans les plus brefs délais». Le Dg de Sonelgaz promet toutefois que le problème sera réglé à l'avenir grâce à l'opération de réinstallation des compteurs à l'extérieur des logements et la mise en place des compteurs intelligents. Ces derniers, gérés à distance, permettent de faciliter le contrôle de distribution de l'électricité, notamment avec une technologie avancée dans la lutte contre la fraude. Ils identifient de manière détaillée et en temps réel la consommation électrique. L'invité de la radio a souligné, par ailleurs, que l'augmentation des prix de l'électricité n'est pas prévue, mais il a insisté sur la nécessité d'une prise de conscience générale pour rationaliser la consommation et par ricochet réduire «les factures salées». Réduire la consommation de l'électricité passe, selon ce responsable, par la rationalisation et l'utilisation des matériels qui ne sont pas énergétivore. «A un certain moment, il faut qu'on ait un mode de consommation énergétique. Il faut que les citoyens et les industriels sachent économiser cette énergie qui est, d'ailleurs, très très chère», dit-il. 64 milliard DA de créances D'autre part, Guitouni a indiqué que les créances de l'entreprise sont à 64 milliards de dinars, dont 40 à 60% sont imputés au secteur public. «Des discussions à l'amiable» et l'établissement d'échéanciers de paiement est la solution favorisée par Sonelgaz à la place des coupures d'énergie ou bien le recours aux instances judiciaires, assure l'intervenant. S'agissant de la diversification des ressources énergétiques, Sonelgaz travaille sur un projet visant à produire 4000 mégawatts d'électricité dérivée de l'énergie solaire et 500 mégawatts tirés de la force du vent. Ce projet sera réalisé en tranches de 400 mégawatts/an, «à l'aide de financements extérieurs», souligne Mustapha Guitouni, en précisant que l'Algérie n'est pas en retard, pour ce qui est de la maîtrise technologique de ces types d'énergie.