Considéré comme étant l'un des plus gros importateurs de blé tendre au monde, l'Algérie est suivie de très près par les pays exportateurs, à tel point que leurs espoirs d'une bonne transaction se basent sur les achats de l'Algérie. Selon l'agence britannique Reuters, qui cite un trader allemand, les agriculteurs allemands et français ont hâte de connaître quel sera le pays qui sera retenu par l'Algérie, pour lui fournir les 700.000 tonnes de blé tendre, livrable octobre/novembre. En fait, les producteurs allemands, et surtout français, souffrent ces dernières années de la concurrence polonaise et celle d'autres pays baltes, qui proposent des prix plus bas. Contrairement au pays de l'Est et aux Etats-Unis, qui ont enregistré la saison dernière des niveaux de production assez appréciables qui ont influé sur la Bourse, les pays de l'Europe Centrale et de l'Ouest ont connu des pertes conséquentes, dues aux intempéries qui ont frappé la région au moment de la récolte. Pour ce qui est de l'Algérie, le pays continuera à importer en grandes quantités, tant que les ambitions de production ne sont pas atteintes. Pour cette année, la production céréalière (blé dur et tendre et orge), au titre de la campagne de moisson-battage (2015-2016) a atteint environ 33 millions de quintaux, contre 40 millions de quintaux l'année dernière. Un recul expliqué par le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdesslam Chelgham, par plusieurs facteurs dont essentiellement la sécheresse qui a touché différentes régions à vocation céréalière, notamment Tiaret, Sidi Bel Abbès, Tébessa et Aïn Témouchent. Le ministre avait précisé que la wilaya de Tiaret, l'une des principales régions céréalières, avait été particulièrement touchée par le verglas. Les facteurs climatiques sont à l'origine de la baisse de la production céréalière dans l'ouest du pays, à hauteur de 40%. La moyenne de production de blé dur avait augmenté de 61%, au cours des six dernières années par rapport à la période 2000-2008. Cette moyenne de production est estimée, au cours de la période 2009-2015, à 21 millions de quintaux contre 13,5 millions de quintaux en 2000-2008, avait-il précisé au début de l'été. L'irrigation d'appoint, dont l'objectif est d'atteindre 600 000 hectares de périmètres irrigués pour la filière céréales à l'échéance 2019, nécessite de plus importants efforts afin de pouvoir améliorer les rendements à l'hectare et réduire la dépendance à la pluviométrie. En 2015, le montant des importations de céréales a baissé à 3,43 milliards de dollars contre 3,54 en 2014, alors que les quantités importées sont passées à 13,67 millions de tonnes contre 12,29 millions l'année précédente. Le gouvernement veut réduire la facture alimentaire, notamment celle des céréales, en prenant des mesures en faveur des agriculteurs locaux. Cependant, la courbe de production est en dents de scie car, à défaut d'utiliser des techniques d'irrigation, la culture céréalière reste tributaire des précipitations. Les besoins de l'Algérie en céréales sont estimés à environ 10 millions de tonnes par an. La production locale n'en fournit que la moitié, voire le tiers.