Rien ne va plus dans le secteur de l'éducation à Bouira. Les jours se suivent et se ressemblent. Plus d'un mois depuis la rentrée des classes, des centaines d'élèves n'arrivent pas à suivre leur scolarité sereinement. Les établissements manquent de tout. La direction de l'éducation ne semble pas en mesure de faire face à une telle situation. Hier encore, les enseignants du lycée Houari-Boumediene, de la ville de Bouira, ont déclenché une grève illimitée pour dénoncer l'anarchie dans laquelle patauge l'établissement, depuis plusieurs mois. Les élèves ont été renvoyés. «Nous ne voulions pas en arriver là, mais les responsables du secteur nous ont poussés à le faire. Nous avons toujours voulu réglé ce problème à l'amiable, c'est dans l'intérêt des élèves. C'est eux qui payent pour les erreurs des autres. Ils n'arrivent pas à suivre un rythme scolaire normal depuis la rentrée scolaire, et ce, à cause d'une seule personne», a déclaré un enseignant du lycée, membre du Cnapeste. Il faut souligner que ce lycée traverse une crise depuis plusieurs mois. Le proviseur et l'économe ont été déjà démis de leurs fonctions. Pour le poste d'intendant, un nouvel économe y a été affecté, mais l'ancien refuse, à ce jour, de signer le procès verbal de passation de consignes. Il s'est même engagé, indique-t-on, devant l'inspecteur général des finances du ministère de tutelle afin de signer le PV en question dans un délai de quatre jours. En vain. Cette situation a compromis le bon fonctionnement de l'établissement. «Nous demandons à ce qu'une décision ferme et définitive soit prise par les autorités compétentes pour amener cet économe à signer le PV de passation de consignes et que le lycée ne soit pas pris en otage. Comme ils ont facilement mis fin aux fonctions du proviseur et de l'économe, nous aimerions voir les responsables du secteur faire de même», a ajouté le syndicaliste. Pour l'association des parents d'élèves, «les promesses et les engagements de la direction de l'éducation ne sont que des paroles en l'air». «Nous avons saisi les responsables à tous les niveaux mais rien n'a été fait à ce jour. La prime de 3000 DA et les manuels scolaires sont toujours bloqués», dénoncent-ils. Ainsi, au village Boukhazem, dans la commune de Maâlla, 50 km à l'ouest de Bouira, l'école primaire Zerrouk-Chekoufi n'a pas encore ouvert ses portes aux élèves, faute d'enseignants et de directeur. Aucun instituteur ni autre responsable n'ont rejoint l'école depuis la rentrée scolaire. Les parents d'élèves n'y trouvent personne pour se renseigner ni même pour récupérer les dossiers de leurs enfants pour les inscrire dans d'autres établissements de la commune. L'école primaire la plus proche du village est à 16 kilomètres, affirment les parents d'élèves. Ces derniers interpellent la direction de l'éducation afin de ramener les enseignants et rouvrir l'école dans les plus brefs délais, ou leur restituer les dossiers de leur progéniture pour les inscrire ailleurs. Les lycéens de la commune d'Ouled Rached, 35 km au sud-est de Bouira, ont entamé, depuis hier, un mouvement de grève illimitée pour dénoncer le manque d'enseignants et d'autres commodités. L'établissement en question a été fermé à plusieurs reprises depuis septembre pour les mêmes motifs. Le département de Mme Benghebrit est interpellé pour prendre les mesures qui s'imposent pour engager des enseignants et assurer aux élèves, notamment ceux des classes d'examen, une année scolaire normale.