Dix jours après la rentrée, la situation qui prévaut au niveau des lycées Mechani-Rabah, de la commune d'Ouled Rached et Houari-Boumediene du chef-lieu de wilaya ne s'est toujours pas améliorée. Les élèves et leurs parents sont dans la tourmente. Hier, le lycée de la commune d'Ouled Rached, à 35 km au sud-est de Bouira, a été déserté par l'ensemble des élèves en milieu de matinée. Ce sont les lycéens des classes de terminale qui ont décidé de sécher les cours pour dénoncer le manque criant d'enseignants et l'absence d'une cantine, d'autant plus que l'établissement est situé loin du chef-lieu communal, ce qui rend le déplacement des élèves à midi jusqu'à leurs domicile pour déjeuner impossible. Pour l'encadrement pédagogique, l'établissement scolaire dispose actuellement de sept enseignants permanents et d'enseignants vacataires. Les enseignants contractuels qui devaient rejoindre ce lycée n'ont pas encore été affectés par la direction de l'éducation, selon des sources sûres. Les élèves exigent que l'administration du lycée prenne en charge ses doléances dans les plus brefs délais. Dans le cas contraire, la grève risque bien de se poursuivre. Lors de la rentrée scolaire de l'année précédente, année de son ouverture, cet établissement a connu plusieurs mouvements de protestation des parents d'élèves et des élèves qui demandaient l'amélioration des conditions de scolarisation. Une année après son inauguration, le lycée Mechani-Rabah fonctionne au ralenti. Les parents d'élèves devaient se réunir dans l'après-midi d'hier pour discuter des actions à mener à partir d'aujourd'hui. Au lycée Houari-Boumediene de la ville de Bouira, où règne l'anarchie, l'association des parents d'élèves tire la sonnette d'alarme. «Le lycée Houari-Boumediene est en danger», a déclaré Abdelkrim Bouchen, président de l'association des parents d'élèves. Il faut souligner que ce lycée est sans proviseur et sans économe depuis le mois de juillet dernier. Le proviseur a été suspendu par la direction de l'éducation pour faute grave, quant à l'économe, le cachet lui a été retiré par le trésor public. Depuis, la situation demeure inchangée et l'anarchie règne à la rentrée scolaire. Le président de l'association des parents d'élèves affirme que les élèves sont dans le désarroi le plus total. «Les manuels scolaires ne sont pas encore distribués et la prime de 3000 DA est toujours bloquée, parce que le lycée fonctionne sans directeur ni économe. Nous sommes allés voir les responsables de la direction de l'éducation, mais personne n'a voulu nous recevoir», ajoute Bouchen Abdelkrim. Depuis le premier jour de la rentrée, l'association des parents d'élèves n'a cessé de frapper à toutes les portes pour assurer un début d'année scolaire serein. Mais les responsables du secteur continuent de faire la sourde oreille. Pression sur le préscolaire Les places de préscolaire se font déjà rares dans la wilaya de Bouira. Des centaines d'enfants à travers plusieurs villages de la wilaya risquent de ne pas trouver place dans les écoles primaires. Les établissements scolaires ne disposent pas de salles de classe pour le préscolaire. L'absence d'encadreurs est une autre question qui se pose. Les enfants du village Ath Abdallah, dans la commune d'Ouled Rached, ayant l'âge d'entrer en classe préscolaire n'auront pas cette opportunité, cette année. Le groupe scolaire du village dispose d'une salle qui peut accueillir 25 élèves, tandis que près de soixante-dix dossiers sont en attente. Des parents affirment que les écoles primaires du chef-lieu communal ne veulent pas prendre leurs enfants. Même difficulté dans d'autres localités. Les établissements scolaires qui y sont construits ne disposent pas de salles de cours ou ne disposent pas d'enseignants pouvant prendre en charge ces classes. Un vrai dilemme. Les familles n'ont pour seul choix que celui de chercher ailleurs des places dans des écoles primaires pour leurs enfants. Ceux disposant de moyens financiers inscrivent leurs enfants dans des crèches. Côté direction de l'éducation, on avait annoncé l'inscription de 12 738 élèves au préscolaire à travers toute la wilaya. L'engagement d'assurer des places pour tous les enfants remplissant les conditions n'est toujours pas tenu. La question se pose à chaque rentrée scolaire.