Milovan Rajevac n'est plus sélectionneur national. Contesté par les joueurs, Rajevac a été contraint à jeter l'éponge, après le nul concédé face au Cameroun dans le premier match des éliminatoires du Mondial 2018. Un accord a été trouvé, hier, par le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour la résiliation de son contrat à l'amiable. Il lui était impossible de poursuivre sa mission après cette montée au créneau des joueurs de la sélection, qui l'ont informé solennellement qu'ils ne veulent plus travailler sous sa coupe. Le résultat enregistré face au Cameroun l'a mis en situation de faiblesse et les cadres de l'EN en ont profité pour le pousser vers la sortie, surtout que le courant ne passait pas avec eux, à cause du problème de langue. Raouraoua a commis une erreur stratégique en engageant un entraîneur qui ne maîtrise pas la langue de Molière. L'engagement du traducteur serbo-suisse, Kristian Cvijetic, n'a servi à rien. Engagé fin juin dernier à la place de Christian Gourcuff qu'on commence déjà regretter, Rajevac n'a pas fait de vieux os en Algérie. Un premier match nul à Blida contre le Cameroun lui a été fatal. Il a connu le même sort que Rabah Saâdane, sacrifié par la FAF au lendemain du Mondial 2010, après un nul face à la Tanzanie à l'entame des éliminatoires de la CAN 2012. Les Verts se retrouvent sans entraîneur à un mois du match déterminant face au Nigeria. Nabil Neghiz et Yazid Mansouri sont appelés à assurer à nouveau l'intérim, en attendant la désignation du nouveau sélectionneur, qui sera sans doute un étranger, le 6e étranger sous le règne de Raouraoua, après Georges Leekens, Robert Waseige, Vahid Halilhodzic, Christian Gourcuff et Milovan Rajevac qui a duré moins de quatre mois à la tête de l'EN. Des noms sont déjà avancés, dont Paul Le Guen et Rolland Courbis, qui ont une expérience en Afrique. Une erreur de casting Présenté comme le messie par le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, le Serbe Milovan Rajevac n'a pas confirmé tout le bien que l'on pensait de lui et a raté son premier gros test à la barre technique de l'EN, celui de dimanche soir face au Cameroun. Pour beaucoup d'observateurs avertis, le sélectionneur du Cameroun, le Belge Hugo Broos, lui a damé le pion sur le plan tactique. La machine algérienne était grippée et les Verts ont fourni lors de ce premier match des éliminatoires du Mondial russe leur plus mauvaise prestation dans leur jardin fétiche de Mustapha-Tchaker. C'était une faillite sur tous les plans. Toutes les appréhensions sur la base arrière algérienne se sont confirmées sur le terrain, notamment au niveau de l'axe central et du côté droit. Tout le monde savait que le jeune Mehdi Zeffane, qui chauffe le banc de touche à Rennes, où l'oublié ou l'indésirable Ramy Bensebaini est titulaire à part entière, est le maillon faible de la défense algérienne, mais Rajevac lui a renouvelé sa confiance. Zeffane était débordé et dépassé par les événements sans que Rajevac ne réagisse et n'y remédie. Mais, ce qui a le plus frappé les esprits, c'est cette régression manifeste dans le jeu des Fennecs, complètement perdus sur le terrain. Les camarades de Medjani ont manqué d'inspiration et leur buteur attitré, Islam Slimani, n'avait rien à se mettre sous la dent. Trop isolé, Slimani qui tombait souvent dans le piège du hors jeu, à cause du jeu direct pratiqué, une fois n'est pas coutume, par ses partenaires, avait une seule occasion de scorer durant toute la partie. Du jamais vu. Rajevac est resté statique dans sa surface. Il n'a donné aucune consigne à ses joueurs tout au long de la rencontre. L'on s'interroge aussi sur la qualité de la préparation effectuée au CTN de Sidi Moussa avant ce grand rendez-vous face à la bête noire des Verts. Il est clair que le courant ne passe pas entre Rajevac et les joueurs qui regrettent le départ de Christian Gourcuff. Le problème de langue et de communication a creusé un fossé entre les deux parties avant d'arriver à cette implosion à la fin du match contre le Cameroun. Les Fennecs ne veulent plus de Rajevac qui ne maîtrise guère le groupe et qui a fini par comprendre que sa présence ne servira à rien. Les joueurs et même les membres du staff technique se sont ligués contre lui. Raouraoua lui a renouvelé sa confiance, surtout qu'un match capital se profile à l'horizon face au Nigeria, un concurrent direct dans la course à la qualification au Mondial russe, mais la séparation était inévitable. De l'avis de tout le monde, Raouraoua a tout de même commis une erreur de casting en engageant un entraîneur qui ne parle pas français et qui est resté cinq longues années sans travailler sur le terrain. Il est surprenant, à juste titre, qu'un technicien qui atteint les quarts de finale au Mondial et une finale en coupe d'Afrique ne soit pas sollicité durant toute cette durée. Que de temps et d'argent perdus dans une période cruciale pour le onze national, qui vient d'entamer les qualifications au Mondial 2018 et qui jouera en début de l'année prochaine la CAN 2017 !