Rajevac déjà viré ? C'est très probable. Ayant rejoint la sélection nationale le 26 juin dernier, le Serbe n'aura tenu que 107 jours et dirigé que deux rencontres (contre le Lesotho et le Cameroun). Comme quoi, il n'est pas permis de faire match nul à Blida, quel que soit l'adversaire. Sur les 21 matches disputés sur la pelouse de Mustapha-Tchaker, il y a eu 19 victoires et deux nuls. Le premier échec avait coûté à Saâdane sa place de sélectionneur en 2012. La décision devrait être officialisée par le bureau fédéral. Vécu comme une «catastrophe» nationale, le semi-échec concédé face aux Lions indomptables compromet les chances de l'Algérie d'aller au Mondial russe de 2018. La journée d'aujourd'hui serait décisive pour l'avenir du sélectionneur national, le Serbe Milovan Rajevac, qui serait sur le point de résilier son contrat avec la Fédération algérienne de football (FAF), coupable finalement d'un mauvais casting. Et ça arrive. D'ailleurs, depuis quelques années, ce n'est pas dans les habitudes de la FAF de désigner un sélectionneur un jour pour le limoger deux mois après. Pis encore, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, est devant un véritable dilemme, car en cédant à la volonté des joueurs et à la vox populi, il aura commis un précédent qui risque de lui porter préjudice à l'avenir. Mais a-t-il vraiment le choix devant son propre choix, celui de confier la sélection à un technicien, dont les joueurs ne veulent pas, dit-on, même pour se cacher derrière afin de justifier leur semi-échec contre le Cameroun (1 à 1), lors de la première journée des éliminatoires du Mondial 2018, vécue comme une «catastrophe» nationale. Et comment en serait-il autrement, lorsque c'est Raouraoua qui le dit : «Ne pas aller en Coupe du monde, serait non seulement une grosse perte pour la sélection, mais cela engen-drerait des répercussions négatives sur l'économie et les finances de la FAF.» Mohamed Raouraoua l'a dit lors d'une conférence de presse il y a quelques mois et a même pris l'exemple de la Tunisie, dont la Fédération de football est entrée dans une crise financière aiguë depuis qu'elle ne fréquente plus les phases finales de la Coupe du monde. Et pas seulement. Depuis huit ans, le peuple algérien a vécu des épopées merveilleuses avec son équipe nationale, qui a contribué d'une certaine façon au bonheur du peuple et à la cohésion nationale, pour reprendre les slogans de certains politicards ! En tous les cas, ce qui se serait passé dans les vestiaires de l'équipe nationale après le match contre le Cameroun est un fait grave et sans précédent. Cela augure même d'une crise qu'il faudra vite atténuer avant que la situation ne se complique davantage. Pour les joueurs, qui se sont révoltés dans l'intimité des vestiaires, mécontentement, porté aujourd'hui sur la scène publique, le souhait est clair : «Nous sommes toujours vivants, mais sans Rajevac, pour la course au Mondial russe». Lorsqu'il y a plus de deux mois, lors de sa présentation aux journalistes, nous évoquions l'handicap – très sérieux – de la langue du technicien serbe, ce n'était pas une vue de l'esprit. Nous le rappelions lors de notre édition d'hier : si Vahid Hallilhodzic avait de la poigne et savait mettre en verve son groupe, grâce à une forte personnalité, Christian Gourcuff, lui, avait le doigté et la culture proche des joueurs pour passer son message. D'ailleurs, la plupart des joueurs ont regretté son départ. Du coup, Raouraoua, et après avoir tenté dans un premier temps de rattraper la situation et de convaincre les joueurs de poursuivre leur relation de travail avec Rajevac, s'est remis à l'évidence devant le niet affiché non seulement par tout le groupe, mais par les membres du staff technique. En effet, dans la soirée qui a suivi la rencontre contre le Cameroun, Raouraoua s'est entretenu avec les membres du staff technique également afin de savoir ce qui s'est vraiment passé, et là aussi il s'est retrouvé devant le fait accompli : plus question de composer avec Rajevac. A. Salah-Bey La décision Le BF de la FAF tranchera La solution serait donc de se séparer de ce coach, mais comment et quand ? Selon nos informations, le bureau fédéral, qui se réunira demain, devrait examiner ce dossier et prendre une décision. Mais ce qui ressort de la réflexion de Raouraoua, c'est que Rajevac ne sera pas limogé avant le match contre le Nigeria, mais après cette confrontation, soit à l'amiable en cas de bon résultat, ou limogé si les Verts sont battus par les Super Eagles. C'est le smic qui devrait être «négocié» avec les joueurs. Ce qui est sûr, c'est que Rajevac ne fera pas la prochaine CAN-2017 au Gabon. Les joueurs doivent réagir face au Nigeria et Raouraoua est parti à la recherche d'un autre entraîneur. Comme quoi, le Cameroun a finalement provoqué le Knysna algérien ! A. S-B L'état des lieux Raouraoua, l'erreur de casting Alors que le sort du sélectionneur national ne devrait pas tarder pour être définitivement scellé, on spécule déjà sur l'identité du nouveau patron des Fennecs. Plusieurs noms circulent et celui qui revient en force est celui de Rolland Courbis. Le Corse pourrait prendre la place de Gourcuff en équipe d'Algérie, alors que le Breton avait pris sa place au Stade de Rennes. Il est clair que l'avenir du Serbe avec les Verts s'inscrit en pointillé, mais il faut tout de même pointer du doigt le principal responsable de cet échec. C'est bien entendu le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui a choisi cet entraîneur et criait à tous ceux qui voulaient l'entendre que c'est le technicien qui possède le profil pour mener l'équipe nationale au Mondial-2018. Raouraoua ne peut pas refuser quoi que ce soit à ses joueurs. Ces derniers sont allés se plaindre auprès de lui sur les méthodes de Rajevac ainsi que d'un réel problème de communication. Ils estiment qu'il ne correspond pas au profil exigé. Mais tout cela était prévisible et Raouraoua a perdu de temps, mais aussi beaucoup d'argent. C'est une grosse erreur de casting. Dj. O. Le buteur Soudani menace Slimani L'attaquant Hilal Soudani a inscrit son 21e but sous les couleurs de la sélection algérienne lors du nul (1-1) contre le Cameroun dimanche soir au stade Mustapha-Tchaker de Blida dans le cadre de la première journée des qualifications pour la Coupe du monde de 2018 en Russie. Soudani, qui évolue au Dinamo Zagreb (Croatie), a collecté cette moisson en 39 matchs sous le maillot des Verts. Il n'est désormais qu'à deux réalisations de l'actuel meilleur buteur de la sélection nationale Islam Slimani, resté muet depuis deux matchs, respectivement face au Lesotho et au Cameroun. Pour rappel, le meilleur buteur de l'histoire de l'équipe nationale est Abdelhafid Tasfaout (34 buts), suivi de Rabah Madjer (29 buts), puis Lakhdar Belloumi (27 buts), Djamel Menad (25 buts) et Slimani. Soudani occupe donc la 6e place de ce classement. R. S. Nigeria Rohr : «On a besoin de 11 points pour nous qualifier» Le conseiller technique de la sélection nationale du Nigeria, Gernot Rohr, a estimé que son équipe aura besoin de 11 points pour se qualifier pour la sixième fois à la Coupe du monde 2018. «Je pense que nous avons besoin de 11 points pour être le premier du groupe, mais toutes les équipes ont une bonne chance de se qualifier», a-t-il déclaré. Les Super Eagles ont remporté trois précieux points contre la Zambie avant d'accueillir l'Algérie le 12 novembre prochain à Uyo. «Nous savons tous qu'il est très difficile de gagner un match dans les éliminatoires, surtout en déplacement. Mais nous l'avons fait», a-t-il indiqué, tout en affirmant que les Super Eagles ont besoin de s'améliorer avant d'affronter l'Algérie. «Nous avons beaucoup de travail à faire. Nous avons quelques problèmes et nous devons être mieux dans certaines situations défensivement et offensivement. Attendons le prochain match contre l'Algérie dans un mois à Uyo», a-t-il dit. R. S. Le renfort La FAF s'active pour qualifier Ounas Le jeune milieu de terrain de Bordeaux, Adam Ounas, s'est dit fier de porter et de défendre les couleurs algériennes, dans un message qu'il a posté lundi sur son compte Facebook, où il a publié sa photo avec le maillot de l'équipe nationale de football. Ounas a assisté, la veille, pour la première fois à la rencontre face au Cameroun. Le joueur de 19 ans répondait à une invitation de la FAF qui va entamer dans les prochains jours les procédures d'usage auprès de la Fifa pour le qualifier au sein de la sélection nationale. Ounas devra changer de nationalité sportive après avoir déjà porté les couleurs de la sélection de France des U19. Ce n'est que récemment qu'il a donné son accord final pour le faire, après plusieurs mois de discussions avec les responsables du football algérien. Il est le troisième joueur binational à changer de nationalité sportive et opter pour les Verts depuis le début de cette année 2016. Avant lui, Yacine Benzia (Lille) et Ismaïl Benaceur (Arsenal) ont effectué la même procédure pour être autorisés à honorer leur première convocation en équipe nationale.