Le cancer, cette pathologie imprévisible maligne, provoque la mort de millions de personnes chaque année dans le monde. La difficulté de la réduction de l'incidence du cancer en Algérie et dans les pays développés ou en voie de développement «est due au changement de l'alimentation, de la consommation de tabac et de la complexité des maladies cancéreuses elles-mêmes», a expliqué, hier, le Pr Messaoud Zitouni, chargé du plan de lutte contre le cancer sur les ondes de la radio Chaîne III. «Quelque 53 000 nouveaux cas de cancer seront enregistrés à l'horizon 2017, selon les estimations des spécialistes, notamment les épidémiologies et d'ici une semaine, une rencontre nationale dévoilera les chiffres définitifs», indique Zitouni, qui fera savoir qu'une sorte «d'ambiguïté et d'incompréhension» sur l'incidence du cancer s'est créée dans les pays développés. Mais la réalité est «indiscutable» car ces trois raisons, d'une manière régulière, sont derrière l'augmentation du cancer depuis une cinquantaine d'années. Le Pr Zitouni a également donné un bilan du plan de la lutte contre le cancer depuis son adoption officielle lors du Conseil des ministres le 24 mai 2015. «Trois types de réalisations ont été effectuées depuis la mise en œuvre du plan anticancer 2015 / 2019.» Zitouni annoncera la mise en place d'une organisation générale multidisciplinaire chargée de la mise en œuvre réelle du plan anticancer, et ce, par la création d'une commission nationale, une commission neutre composée d'experts chargés d'évaluation. L'orateur a ajouté que «deux autres réalisations très encourageantes ont été accomplies en matière de prise en charge radiothérapeutique des malades. Il citera aussi la formation de médecins généralistes chargés de coordonner les thérapies anticancer». Concernant les types de cancer les plus fréquemment constatés en Algérie, le Pr Zitouni a précisé que ce sont les mêmes qui touchent les pays développés, à savoir, «le cancer du sein, de la prostate, du poumon et du colon rectum», en ajoutant que ce dernier a augmenté de manière «explosive et exponentielle, en raison du changement très important dans les modalités d'alimentation malsaine des Algériens». Pour la partie réservée à la lutte contre le cancer du sein qui a été tracée par le même plan quinquennal, le chargé de ce plan a déclaré : «Nous avons installé une commission nationale pour la mise en œuvre du programme de dépistage. Elle a fourni sa feuille de route contenant les zones pilotes qui vont être touchées en ce mois d'octobre ‘rose' et l'opération de dépistage par mammographie commencera le plus proche possible.» Seul le dépistage précoce et la prévention sont les moyens incontournables pour la lutte contre le cancer du sein, selon le professeur Zitouni. Pour lui, il représente aussi un investissement, rentable pour la santé des malades que pour la réduction de la facture globale du traitement du cancer. «Un budget de 200 milliards de dinars a été mobilisé par l'Etat pour financer le Plan national de lutte anticancer, soit 40 milliards annuellement», a annoncé le Pr Zitouni. Il a estimé aussi que ce chiffre risque d'augmenter en raison, notamment, de la multiplication du nombre de personnes atteintes par cette lourde pathologie. Un fonds spécial devra être mis en place, il sera alimenté par les aides volontaires et les contributions des sociétés publiques et privées.