L'Egypte et l'Arabie saoudite sont désormais protagonistes, après avoir été sur la même longueur d'onde. Aujourd'hui, le degré de désaccord est tel que l'Arabie saoudite n'a pas hésité à couper le pétrole à l'Egypte, malgré un contrat de remise de 700 000 barils par jour paraphé par la monarchie. L'Arabie saoudite qui a soutenu le président égyptien au lendemain de la destitution de Mohamed Morsi, qui s'est lui-même discrédité en appelant au «djihad» contre le gouvernement de Damas, ne comptait pas aider Le Caire «gratuitement». Il y a les îles Tiran et Sanafir que la monarchie pétrolière comptait acquérir. Le peuple égyptien s'est insurgé contre cette cession et la justice avait gelé la procédure. L'Arabie saoudite n'a pas apprécié. Pour la guerre contre le Yémen, l'Arabie saoudite a tenté d'impliquer l'armée égyptienne. Les intérêts saoudiens ont toujours primé pour la monarchie pétrolière. Le Caire qui a déployé des militaires pour la coalition dirigée par l'Arabie saoudite contre le Yémen n'a pas participé aux actions militaires, dénoncées par l'opinion publique mondiale. Des organisations non gouvernementales dont Amnesty International et Human Rights Watch accusent l'Arabie saoudite d'avoir perpétré des crimes de guerre au Yémen, dont le pilonnage, il y a quelques jours, contre des funérailles dans la capitale de ce pays, tuant 140 personnes. L'Arabie saoudite reproche à l'Egypte le non-engagement dans la coalition. Le Caire qui s'est exprimé, il y a quelques jours, pour une résolution russe à l'ONU, est désormais dans la cible de l'Arabie saoudite qui, en représailles, a coupé le pétrole à l'Egypte. Le Caire a lancé un avis d'appel d'offres international pour l'achat de 700 000 barils. L'Algérie qui a refusé l'implication dans la guerre contre le peuple du Yémen, a répondu à l'appel de l'Egypte et décidé d'aider Le Caire pour la dotation en carburant. Un premier navire de 30 000 tonnes de carburant était arrivé au port d'Alexandrie mardi, d'après des médias locaux. L'Egypte qui ne participe pas à la guerre contre le peuple du Yémen, améliore la coopération avec Moscou. Le pays des pyramides négocie avec la Russie l'instauration d'une base militaire. Le rapprochement engageant Le Caire et Moscou annonce un changement dans la géopolitique dans la région. Moscou et l'Egypte ont désormais une ligne politique hostile à celle de l'Arabie saoudite. La monarchie pétrolière est accusée de soutenir des organisations extrémistes, alors que Moscou soutient le gouvernement de Damas.