La polémique enfle entre l'Iran et l'Arabie saoudite, à quelques jours du pèlerinage à La Mecque pour l'année 2016. L'Iran et l'Arabie saoudite qui ont des positions antagonistes sur nombre de dossiers internationaux, dont la Syrie et le Yémen, sont confrontés à une guerre médiatique et diplomatique, exacerbée par le décès, l'année 2015, de 464 pèlerins iraniens à La Mecque. Le guide suprême de la révolution iranienne, Ali Khamenei, a accusé lundi les dirigeants saoudiens, en qualifiant «leur nature» d'«irrévérencieuse, non croyante et dépendante». Khamenei critique le fait que les Iraniens ne pourront pas effectuer le pèlerinage à La Mecque cette année alors qu'ils étaient 60 000 en 2015. «Les dirigeants saoudiens qui bloquent le hadj aux fidèles iraniens sont des égarés honteux», d'après Khamenei. Après l'échec des négociations engagées par l'Arabie saoudite et l'Iran pour le pèlerinage 2016, Téhéran a décidé de ne pas envoyer ses pèlerins pour La Mecque cette année. Des milliers de pèlerins sont morts pendant le pèlerinage 2015 à La Mecque, dont des Iraniens. Les Iraniens souhaitaient obtenir de l'Arabie saoudite des garanties que l'hécatombe de la bousculade de 2015 ne se produise pas une autre fois. En mai, le ministre iranien de la Culture et de l'Orientation islamique, Ali Janati, avait annoncé que «les pèlerins iraniens ne pourront malheureusement pas effectuer le hadj». L'Iran et l'Arabie saoudite sont en désaccord sur nombre de dossiers d'actualité internationale. Téhéran soutient le gouvernement de Bachar Al Assad, tandis que l'Arabie saoudite finance et aide militairement des organisations extrémistes dans ce pays. L'Arabie saoudite mène une guerre au Yémen contre les houthis présentés comme étant des chiites. L'Iran dénonce cette agression contre le peuple yéménite. Des organisations non gouvernementales, dont Amnesty International et Human Rights Watch accusent l'Arabie saoudite de «crimes de guerre» au Yémen. L'ONU dénonce le nombre de morts civils au Yémen, dont des femmes et des enfants, dans les pilonnages menés par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite. Des lieux publics ont été la cible de pilonnages de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite. L'opinion publique internationale s'est insurgée contre le massacre de civiles par la coalition. Des organisations non gouvernementales ont appelé les pays à interdire la vente d'armes à l'Arabie saoudite, pays désormais dénoncé pour le massacre de civils.