Sonatrach lorgne sur les marchés du Moyen-Orient et la Turquie pour décrocher des contrats de livraison de gaz naturel. La compagnie nationale compte capitaliser les relations d'amitié liant l'Algérie avec ces pays et satisfaire une demande en hausse en produits pétroliers. Selon des sources, Sonatrach discute actuellement avec l'Egypte qui envisage de lancer un appel d'offres international afin de s'approvisionner en 120 cargaisons de gaz naturel liquéfié, en début d'année prochaine, a souligné Amine Mazouzi, le président-directeur général de la compagnie, laissant entendre que le GNL algérien va jeter son dévolu sur les marchés jordanien et turc. Lors du Congrès mondial de l'énergie à Istanbul, le PDG de Sonatrach, Amine Mazouzi, a confirmé que «le groupe discute de livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) avec l'Egypte, qui entend lancer un appel d'offres. Dans le même temps, on regarde vers d'autres marchés du Moyen-Orient comme la Jordanie». Le journal égyptien Edoustour a révélé hier que l'Algérie est intervenue à la rescousse de l'Egypte pour l'approvisionner en carburants. Le premier navire transportant quelque 30 000 tonnes de carburants était arrivé au port d'Alexandrie mardi, selon ce média. L'Egypte a lancé, il y a une semaine, des appels d'offres pour son approvisionnement en pétrole après la suspension surprise par le géant pétrolier saoudien, Aramco, de la livraison de 700 000 tonnes de produits pétroliers. Certaines sources évoquent la colère de Ryad contre le vote de l'Egypte à l'ONU en faveur d'une résolution russe sur la Syrie. Mais, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, tout en défendant jeudi le soutien de son pays à l'Onu en faveur d'une résolution russe sur la Syrie, a estimé que la suspension de la livraison de produits pétroliers n'a pas de lien avec ce vote. En tout état de cause, et au vu de la concurrence existant sur le marché international du gaz, l'Algérie veut accroître ses exportations et disposer de nouvelles parts de marché. Etant actuellement le troisième plus important fournisseur de l'Europe, Sonatrach dispose de capacités d'exportation appréciables, sachant que les opérations d'acheminement du GNL vers les Etats-Unis ont fortement baissé ces dernières années, en raison de la hausse de la production américaine en gaz de schiste. Le Moyen-Orient est désormais un marché stratégique, depuis que la demande en Asie et en Europe ralentit. Les importations de GNL de la région ont doublé en 2015, pour atteindre 10 millions de tonnes métriques. Parmi les autres marchés, il y a aussi la Turquie. Les deux pays sont liés par un contrat de fourniture de 4 milliards de mètres cubes de gaz jusqu'à 2020. «La Turquie est l'un des marchés où nous voulons fournir davantage de GNL», affirme le PDG de Sonatrach.