Le palais royal du Maroc fait dans le lobbying, à coups de dollars. La dernière «idée» du roi Mohammed VI est de payer la Fondation Clinton pour obtenir la venue de la candidate américaine à l'élection présidentielle de novembre 2016. WikiLeaks qui a révélé de nombreuses informations concernant l'élection américaine a fait part d'un câble dans lequel le roi du Maroc est directement cité. La Fondation Clinton a obtenu un don de 12 millions de dollars de la part du roi du Maroc, d'après une série d'e-mails révélés par le site WikiLeaks jeudi 19 octobre. En échange, Hillary Clinton avait assuré qu'elle serait présente à la conférence internationale Clinton Global Initiative (CGI) qui s'est tenue à Marrakech en mai 2015, d'après la même source. Les e-mails révélés ont été échangés par Huma Abedin, Robby Mook et John Podesta, tous chargés de la campagne électorale de la candidate à la présidence américaine. Dans un e-mail daté du 18 janvier 2015, Human Abedin écrivait à Robby Mook et John Podesta : «La condition à laquelle les Marocains ont accepté de recevoir la conférence était sa participation. Si Hilary Clinton n'en faisait pas partie, la rencontre n'allait pas avoir lieu». Avant de préciser : «C'était l'idée d'HRC, notre bureau a contacté les Marocains et ils croient qu'ils font cela à sa demande. Le roi a lui-même attribué environ 12 millions de dollars à la fois comme don et pour soutenir la rencontre». Les initiales HRC faisant référence à Hillary Rodham Clinton. La vice-présidente de campagne précise que «la CGI n'avait pas poussé pour que la rencontre se passe au Maroc et ce n'était pas son premier choix». La rencontre a aussi été financée par l'OCP, l'Office chérifien des phosphates, à hauteur d'au moins un million de dollars, d'après Politico, qui rapportait en mai 2015 des craintes au Sahara occidental qu'une victoire d'Hillary Clinton à la présidentielle fasse pencher le soutien américain en faveur des prétentions marocaines. Hillary Clinton, qui n'était plus secrétaire d'Etat à l'époque de la rencontre, a finalement décidé de ne pas se rendre à Marrakech. En août, Bill Clinton avait assuré que la Fondation Clinton n'accepterait plus de dons de la part d'entreprises et de pays étrangers si Hillary était élue à la Présidence. Hillary Clinton avait accepté de séparer les affaires de la fondation et son rôle politique, mais des e-mails publiés cet été avaient révélé des contacts entre elle et des officiels de la Fondation, selon le Financial Times. Le pouvoir au Maroc tente de lancer une action diplomatique en direction des pays et personnalités influentes dans le monde pour contourner la résolution de l'ONU concernant le Sahara occidental. En tentant d'obtenir le soutien de personnalités mondiales, le Maroc cherche à empêcher l'application de la résolution qui accorde le droit au peuple sahraoui à l'autodétermination. Le Maroc qui aurait cherché à investir en la personne de Hillary Clinton souhaite obtenir l'aide de celle-ci pour annuler la résolution de l'ONU. Les Américains disposent d'un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU, Hillary Clinton pourrait, une fois présidente, empêcher toute résolution qui obligerait le Maroc à respecter le droit du peuple sahraoui à l'indépendance. Le Maroc qui est confronté à la Cour de justice de l'Europe concernant les accords commerciaux avec ce continent, pourrait solliciter Hillary Clinton pour l'aider. La Cour de justice annule les accords engageant le Maroc et l'Europe concernant les richesses naturelles du peuple sahraoui, dont le phosphate. C'est donc par le lobbying que le roi du Maroc souhaite continuer à occuper le pays du peuple sahraoui et à piller ses richesses naturelles.