Onze ans déjà jour pour jour sont passés depuis l'assassinat du chantre de l'amazighité, Matoub Lounès, par un groupe islamiste armé un certain 25 juin 1998, à Thala Bounane, sur une route sinueuse qui mène vers son village Taourirt Moussa, dans la commune de Béni Douala. Chaque année, la fondation qui porte son nom ainsi que sa famille célèbrent cette date fatidique qui reste à jamais gravée dans la mémoire collective de tous les Algériens épris de justice et de droit. En parallèle, un combat sans relâche pour l'aboutissement de l'enquête sur son assassinat est mené par sa famille. En effet, cette année, les festivités de la célébration de cette date seront organisées à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, en collaboration avec d'autres associations culturelles qui activent sur le terrain. Un programme aussi riche que varié a été élaboré pour l'occasion du 22 au 26 de ce mois. La première journée après l'ouverture officielle des festivités, il est question de rencontres et de communications pour la matinée. Dans l'après-midi, des chants de Matoub Lounès seront interprétés par la formidable chorale Thafsut, suivis de tables rondes autour de la vie de Lounès et son combat entamé depuis 1978, année d'enregistrement de son premier album en France avec l'aide du chanteur Idir. Pour le reste de la semaine, des expositions permanentes de coupures de presse et de photos, des tableaux de peinture, en plus de projections vidéo inédites et de documentaires, ainsi que des spectacles théâtraux exceptionnels sur le combat identitaire de Matoub seront présentés par la troupe Agbalou. Des conférences-débat seront aussi animées par ses amis. La journée du jeudi 25juin, un rassemblement et un recueillement seront organisés au village Taourirt Moussa, sur la tombe de Matoub ; le soir, des bougies seront allumées à la mémoire du rebelle, dans le village. Le vendredi, ultime journée des festivités, le quatrième prix de la résistance Matoub Lounès sera décerné pour une association culturelle qui active dans le domaine de la lutte pour le combat identitaire et la reconnaissance officielle de tamazight. Toutefois, nous avons appris que la mère et la sœur de Matoub n'assisteront pas cette année aux festivités. Elles seront présentes par contre à Paris, où plusieurs activités culturelles seront organisées par le mouvement associatif berbère en France. Onze ans depuis la disparition de Matoub, sa voix et ses chansons restent toujours d'actualité. Il est devenu l'icône de la chanson kabyle. Un repère pour les jeunes désireux de s'engager dans la chanson d'expression kabyle. Son combat noble, mené au prix de sa vie, avec courage et détermination, lui a valu incontestablement le nom du chanteur le plus populaire en Algérie et même à l'étranger, malgré sa disparition. Des dizaines de livres et documentaires ont été consacrés à cet inlassable défenseur des droits de l'Homme. Par ailleurs, sa famille réclame toujours l'entière vérité sur son assassinat.