François Hollande a affirmé avoir «fait pression» sur Vladimir Poutine pour qu'il donne son aval à l'instauration d'une pause humanitaire à Alep. Pourtant, le Kremlin voit les choses autrement. Qui a raison ? «Hier soir, toute la nuit, avec la chancelière allemande Angela Merkel, nous avons fait pression sur Vladimir Poutine pour qu'il fasse son devoir, c'est-à-dire faire la trêve, cesser les bombardements, plutôt qu'à agir en soutien au régime syrien», a martelé le chef de l'Etat français, suite à une rencontre avec Vladimir Poutine et Angela Merkel le 20 octobre à Berlin. François Hollande : voilà donc celui qui, héroïquement, aurait forcé Vladimir Poutine à se soumettre à sa volonté. En principe, il faudrait rendre à Hollande ce qui lui revient et poser sur son si précieux chef les lauriers de la trêve en Syrie. Le problème, c'est que le Kremlin n'est pas au courant des exploits du dirigeant français. Selon Moscou, c'est la Russie qui a pris elle-même la décision de prolonger la pause humanitaire à Alep, et Poutine n'a été forcé par personne lors de la rencontre à Berlin du 20 octobre. «C'était une décision indépendante», a commenté le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, dans une interview accordée au journal télévisé de samedi. Le cessez-le-feu à Alep a débuté jeudi 20 octobre à 8h (5h GMT) visant à permettre à la population civile ainsi qu'aux rebelles de quitter la zone en proie à des combats. Les blessés et les malades seront également évacués d'Alep. Il existe six couloirs humanitaires que les résidents civils d'Alep peuvent emprunter pour quitter la ville. Deux autres couloirs sont destinés aux combattants bloqués dans la partie est de la ville. Mardi 18 octobre, les forces aériennes russes et syriennes ont suspendu leurs frappes à Alep, en Syrie, soit avant la date prévue, pour assurer la préparation d'une pause humanitaire. Lors d'une rencontre à Berlin avec François Hollande et Angela Merkel, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie était prête à maintenir le cessez-le-feu à Alep, en Syrie, aussi longtemps que nécessaire, écrit une agence de presse russe.