Paru aux éditions Anep, Histoire de la presse indigène en Algérie, de Zahir Ihaddaden, renvoie à l'histoire de la presse indigène en Algérie avec sa trajectoire en dents de scie, ses embellies et ses déboires. Le livre de Zahir Ihaddaden retrace le parcours fluctuant de cette presse naissante ainsi que de son évolution jusqu'aux années 1930. «Cet ouvrage retrace le rôle de la presse» indigène «qui n'a pas été une presse d'information, mais de combat politique qui a essayé de tenir dans le contexte colonial de l'Algérie en jouant le jeu de la légalité par la revendication politique de l'égalité des droits et des devoirs, en œuvrant comme intermédiaire entre le gouvernement français à Paris et les masses indigènes au nom desquelles, elle s'exprimait et en parlant au nom des masses opprimées. Mais en voulant établir le dialogue avec la puissance coloniale, elle allait inévitablement vers un échec. L'histoire de cette presse indigène avant 1930, c'est l'histoire de cet échec» précise l'auteur dans l'avant-propos. Dans cette optique, Zahir Ihaddaden explique le contexte colonial dans lequel a vu le jour la flopée de journaux à Alger et Paris. En langue française ou en arabe, ces périodiques et hebdomadaires nés entre 1830 et 1919 entre autres El Djazair, El Misbah, El Hilal, Le Musulman, l'Etendard algérien, El barid el djazairi, Le croissant phillipevillois et Tout ou rien, se déclinent dans diverses tendances soient gouvernementales, coloniales, indigénophiles, indigènes et nationalistes . Un riche document Dans cet écrit, l'auteur militant du PPA depuis 1947, membre de la rédaction du journal La résistance algérienne puis d'El Moudjahid estime que les journaux indigènes ont eu un rôle déterminant dans ce contexte colonial tout en constituant une source importante pour l'historien et l' un des rares témoignages écrits sur le peuple algérien. L'ouvrage de Zahir Ihaddaden est compartimenté en plusieurs chapitres dont Les particularités de la presse indigène, La presse souhaitée et La presse entravée et persécutée. Tout au long de ces chapitres, l'écrivain aborde les questions cruciales comme le statut de cette presse, le problème de la langue, la situation des «indigènes», et la présentation des journaux. Cet ouvrage très intéressant est un travail de recherche plein d'informations inhérentes aux archives et aux livres qui recentre le débat sur la presse de cette époque et témoigne de son évolution. Ce docteur d'Etat es sciences politiques à la Sorbonne Paris 2 qui a occupé de hautes fonction dans divers ministères a su appréhender un sujet méconnu qui permet de mieux comprendre la presse coloniale. A lire avec un vif intérêt. Il constitue un riche et important document qui renseigne sur cette période et sur les journaux.