Le Salon International du Livre d'Alger (SILA) qui s'ouvre ce jeudi est depuis deux décennies le plus grand événement culturel dédié au livre en Algérie, en Afrique et dans le monde arabe. La 21e édition du Sila se tiendra jusqu'au 5 novembre prochain et les 20 000m² de la Safex, Palais des expositions des pins maritimes d'Alger ne suffisent plus à contenir un événement culturel de cette envergure. C'est ce qui a amené le commissaire de cette manifestation, M. Hamidou Messaoudi, à se prononcer sur ce problème. «Dans sa précèdente édition (2015), le Sila avait atteint les 1,5 million d'entrées avec des pics de 320 000 entrées (le 1er novembre 2015) et de 423 000 entrées (le 6 novembre, période de vacances). Pour cette 21e édition, on espère maintenir et même améliorer cette performance pour atteindre les 2 millions de visiteurs. Ce qui nous amène à chercher d'autres espaces plus grands pour accueillir ce nombre de visiteurs à qui s'ajoute le nombre d'exposants, de participants, de maisons d'édition», a-t-il récemment déclaré. L'affluence, l'attraction mais aussi l'intérêt que suscite le Sila auprès des visiteurs implique aussi son programme très riche proposé par les organisateurs de cet événement culturel en Algérie. C'est ainsi que pour sa 21e édition, les organisateurs ont déployé leurs énergies depuis le mois de février dernier pour concocter ce programme. Des invités de marque On y trouvera donc 11 estrades modérées par de grands noms de la littérature, de la pensée ou des médias qui seront au contact direct du public. Il y aura parmi les invités Roubeï El Medhoune, Jean-Noël Pancrazi, Habib Sayah, Edwy Plénel, Amine Zaoui et le cinéaste Costa Gavras. Il y aura cinq rencontres thématiques avec des écrivains, universitaires et intellectuels qui se réuniront autour de sujets passionnants et actuels tels que La littérature algérienne, 3e génération, Quand la littérature va à l'Ecole et Où va la littérature arabe ? Trois gros plans seront aussi animés sur des problématiques concernant l'actualité mondiale ou des questions qui interrogent le champ culturel et littéraire : ‘'Information et culture, ensemble ou face-à-face ?'', ‘'Islam et Occident : du dialogue au doute ?'', ‘'Balade entre prose et poésie''. Des journées dédiées à l'identité sont aussi programmées sur Le fonds amazigh, la langue arabe et l'Islam, composants essentiels de la personnalité culturelle algérienne. Ces sujets bénéficient chacun d'une journée, en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses et des wakfs, du Haut Commissariat à l'Amazighité et du Conseil supérieur de la langue arabe. Un rendez-vous avec l'Histoire pour la journée du 1er novembre sera consacré à l'Histoire de l'Algérie et essentiellement à la guerre de libération nationale. Pour cette édition, on a prévu un retour exclusif, soixante ans après, sur 1956, une année charnière dans le douloureux parcours vers l'indépendance. L'Esprit Panaf ne manquera pas non plus à la tradition du Salon et ce, depuis 2009, année du 2e Festival culturel panafricain d'Alger. Un carrefour vivant de la littérature et de l'édition africaine avec un espace permanent animé et la rencontre ‘'Chemins d'exil, pistes d'écritures'' (les migrations dans la littérature africaine) sont au programme. L'année 2016 est celle du quatrième centenaire du décès de Cervantès et de Shakespeare, deux géants universels des lettres et du théâtre. Hommage à Costa Gavras Le Salon ne pouvait manquer ces anniversaires célébrés partout dans le monde. Cervantès a passé de longues années à Alger, marquant l'homme et son œuvre, et le second ne nous est pas si étranger, comme on le verra lors de ce salon. En outre, un cycle cinéma et littérature sera aussi animé en partenariat avec la Cinémathèque algérienne. Le Salon international du Livre d'Alger réunit les passionnés de la littérature et du cinéma autour de films adaptés d'œuvres romanesques. Il y aura un événement en duplex entre le Palais des Expositions et le Musée du Cinéma, rue Larbi Ben M'hidi. Cette année, il ne faut pas rater le Spécial Costa Gavras en présence du grand cinéaste, ainsi que la 8e rencontre des écrivains euromaghrébins ‘'Nos premiers romans'' (avec la délégation de l'Union européenne à Alger). L'hommage aux militants européens de la guerre d'indépendance algérienne (avec l'Anep) n'est pas en reste puisque des figures emblématiques comme Tahar Djaout, et Boualem Bessaiah seront honorées.