Malgré l'amélioration des cours du pétrole ces derniers mois, cela n'a pas permis pour autant d'éviter un énorme déficit de la balance commerciale. Celle-ci est fortement fragilisée par la facture des importations qui dépasse de loin les recettes extérieures du pays. Les chiffres du Cnis, repris hier par l'APS, sont plus que catastrophiques. Le déficit commercial a atteint 15,04 milliards de dollars (mds usd) sur les neuf premiers mois de 2016, contre un déficit de 12,53 mds usd à la même période de 2015. Les exportations ont reculé à 20,04 mds usd contre 26,93 mds usd sur la même période de 2015. Les importations, plus ou moins réduites, demeurent élevées par rapport aux capacités financières du pays en se situant à 35,08 mds usd contre 39,46 mds usd, soit une baisse de près de 4,4 mds usd (-11,1%). Les exportations des hydrocarbures représentent 93,73% du total des exportations, évaluées à 18,789 mds usd. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles restent toujours faibles (6,27% du volume global) et ont également reculé pour se chiffrer à 1,25 milliard usd contre 1,44 milliard usd (-13,31%) en 2015. Sur les 35,08 mds usd d'importations enregistrées, un montant de 20,57 mds usd a été payé cash (58,65% des importations), soit un recul de 12% par rapport à 2015. Les lignes de crédit ont financé les importations à hauteur de 37,54% pour un montant de 13,17 mds usd (baisse de 11,76%), tandis que les comptes en devises propres ont financé à hauteur de 3 millions usd contre 18 millions usd (baisse de 83,33%). Le reste des importations a été financé par le recours à d'autres moyens de paiement à hauteur de 1,33 md usd (en hausse de 17,65%). Les cinq premiers clients de l'Algérie sont l'Italie (3,8 mds usd), suivie de l'Espagne (2,71 mds usd), de la France (2,24 mds usd), des Etats-Unis (1,6 mds) et du Canada (1,06 mds usd). Quant aux principaux fournisseurs, la Chine est en tête avec 6,19 mds usd, suivie de la France (3,66 mds usd), de l'Italie (3,66 mds usd), de l'Espagne (2,72 mds usd) et de l'Allemagne (2,15 mds usd). Malgré la toute bonne volonté affichée par les pouvoirs publics pour bouleverser la situation du commerce extérieur, il n'en demeure pas moins que la tâche s'annonce très difficile. Pour l'instant, le gouvernement puise des réserves de change afin de faire face aux différentes besoins des populations (alimentation, santé, transport et éducation…). L'entrée prochaine en production des différents sites industriels en projet (ciment, rond à béton, véhicules utilitaires et de tourisme, médicaments…) ainsi que l'arrêt des projets d'infrastructures publiques devra induire une baisse conséquente des importations. Il faut souligner que la facture des importations des biens d'équipements industriels, à elle seule, s'élève à 11,5 milliards de dollars. C'est un montant énorme qui devient insupportable pour le pays, d'où la nécessité d'encourager, notamment, la production locale afin de diminuer ces dépenses.