Redouane Necib n'arbitrera plus de matches cette saison. Ainsi en a décidé le Bureau fédéral de la FAF qui l'accuse d'avoir accordé un penalty imaginaire à l'USM Alger lors de son match contre la JS Kabylie. Cette action avait été largement critiquée par le président du club de Tizi Ouzou, Moh Cherif Hannachi, qui avait accusé une partie des arbitres algériens d'en vouloir à son club. Il avait, pour cela, mis en avant le fait que dans deux autres circonstances, la JSK avait été victime d'erreurs d'arbitrage. Des présidents de club qui s'en prennent au corps arbitral, cela n'a rien de nouveau. Cela se passe dans tous les pays du monde et dans la plupart des cas, ces présidents-là choisissent ce moyen pour camoufler leurs propres carences et celles de leurs équipes. Dans le cas de Necib, la décision de le mettre sur la touche est particulièrement grave et ouvre la voie à bien des dérives. Moh Cherif Hannachi a tellement fait de bruit qu'il a fait peur à la FAF. La Commission fédérale d'arbitrage a commis un grave impair en convoquant Necib non pas pour une faute technique mais pour une erreur d'appréciation que les lois et règlements du football reconnaissent à un arbitre. On peut, en effet, se demander de quel droit ceux qui ont reçu Necib lui ont posé la question de savoir pourquoi il a sifflé un penalty en faveur de l'USMA. Qu'il lui soit reproché une faute technique, une telle démarche serait normale, mais pas pour une appréciation. S'ils soupçonnaient autre chose, comme une histoire de corruption, ils n'avaient qu'à ouvrir une enquête, mais ils ne l'ont pas fait. Nous avons pu voir quelques matches à la télévision ce week-end. Nous avons remarqué que les arbitres n'étaient pas placés dans des conditions acceptables d'assurance. Après ce qui vient de se passer avec Necib, il va falloir se lever tôt pour voir un arbitre siffler un penalty. Plus encore, quel arbitre va avoir le courage d'accorder un penalty flagrant à tout adversaire de la JSK puisqu'il y a la crainte de voir Hannachi se mettre de la partie ? Ce que ce dernier ne dit pas, c'est que le jour du match contre l'USMA, son équipe a été archi dominée et aurait pu repartir chez elle avec une défaite plus lourde. De fait, quand Necib a accordé le penalty à l'équipe algéroise, le score était de 1-0 en faveur de celle-ci. En supposant que Necib n'ait pas donné de penalty à l'USMA, comme nous étions dans les ultimes minutes du match, cette dernière aurait pu opter pour une stratégie défensive qui aurait pu empêcher la JSK d'inscrire son but. La vérité, elle est là. L'arbitre n'avait rien à voir avec l'issue de la rencontre. On aurait aimé que Hannachi soit plus sportif et admette que son équipe n'avait rien fait pour éviter la défaite plutôt que de s'attaquer à un arbitre. Il n'existe pas en Algérie un seul dirigeant ou un seul entraîneur qui accepte la défaite et reconnaisse la supériorité de l'adversaire. De toute manière, le corps arbitral vient de prendre un sacré coup de bâton de la part d'une FAF qui, une fois de plus, a semblé céder aux injonctions d'un président de club influent. Si jamais l'idée d'une grève venait à germer dans l'esprit de nos arbitres, la Fédération se trouverait dans de beaux draps.