Depuis quelques semaines que le premier de cas de grippe porcine, rebaptisée grippe A par l'OMS, a été détecté, et que cette dernière a décrété pandémie, l'Algérie semblait épargnée de toute contamination. Jusqu'à samedi, jour où un communiqué du ministère de la santé a fait état de l'hospitalisation d'une ressortissante algérienne en provenance de Miami ainsi que de ses deux filles, arrivées sur le sol algérien mardi 17 juin. En dépit du large dispositif de prévention et de détection de tout cas suspect mis en place dans les aéroports internationaux, il ne semble pas être totalement efficace, puisque ce premier cas a pu passer au travers des mailles du filet. En effet, la porteuse du virus a emprunté un vol de la compagnie aérienne allemande Lufthansa en provenance de Miami, qui a transité par Frankfurt. «Elle ne présentait aucun symptôme lors de son passage à l'aéroport d'Alger. Le personnel qui a effectué le contrôle lui a tout de même remis une fiche préventive, donnant les coordonnées des structures sanitaires à contacter en cas de suspicion», affirme le docteur Abdelkader Benchihab, directeur de l'établissement public de santé de proximité de Bordj El Kiffan, et qui est en charge du dispositif de sécurité au niveau de l'aéroport Houari-Boumediene. Le lendemain de son arrivée, la porteuse du virus H1N1, ressentant les signes précurseurs de la maladie, se présente à l'Institut Pasteur de Chéraga en compagnie de ses enfants. Deux jours plus tard, et à l'issue des examens et analyses effectués, le verdict tombe : les résultats sont positifs, et la malade est hospitalisée au service maladies infectieuses de l'hôpital d'El Kettar. Comment expliquer une telle «fuite» ? «L'inconvénient est le temps d'incubation de la maladie, qui est de 7 à 8 jours, et c'est pour cela qu'elle n'a présenté aucun symptôme à son débarquement», explique le docteur. En d'autres termes, plusieurs personnes porteuses du virus, sans toutefois avoir encore développé la maladie, peuvent elles aussi être entrées sur le territoire national sans aucune détection. «C'est pour cela que nous avons redoublé de vigilance et que les mesures au niveau de l'aéroport ont été renforcées, tout comme le personnel paramédical présent sur place. Le port du masque est d'ailleurs rendu obligatoire», garantit M. Benchihab. Concernant le cas détecté, ce dernier déclare que «maintenant, la prise en charge de ce cas est de l'entière responsabilité du ministère de la santé, qui a entamé l'enquête épidémiologique indispensable afin d'identifier les passagers du vol et toutes les personnes qui sont entrées en contact avec la patiente depuis son arrivée sur le sol algérien. D'ailleurs, le ministère détient les coordonnées de toutes ces personnes».