Les rebelles syriens soutenus par la Turquie sont près de la ville d'Al Bab, dans le nord de la Syrie. ils se préparent à mener une attaque contre Daech. Les rebelles syriens, soutenus par la Turquie, ont annoncé hier être sur le point de lancer une offensive visant à chasser les extrémistes de Daech de la ville d'Al Bab, dans le nord de la Syrie, où l'aviation turque mène depuis dimanche une série de raids aériens. Le président Recep Tayyip Erdogan a fait de la conquête d'Al Bab, située à 30 km de la frontière syro-turque, un des grands objectifs de l'intervention turque en Syrie. La prise de la ville rapprocherait les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) des faubourgs d'Alep, à une quarantaine de km plus au sud-ouest, où d'autres insurgés sont assiégés par l'armée gouvernementale syrienne appuyée par ses alliés russes, iraniens et libanais. L'offensive des rebelles soutenus par Ankara risque aussi d'entraîner de nouveaux combats avec les miliciens kurdes qui convoitent également la région stratégique d'Al Bab pour relier deux poches de territoire sous leur contrôle, mais en sont encore distants d'une vingtaine de km à l'ouest et à l'est. En préambule à cette offensive, l'aviation turque a frappé dimanche une dizaine de positions défensives de Daech, telles que des centres de commandement et des dépôts de munitions, a indiqué lundi l'armée dans un communiqué. Neuf rebelles syriens ont été tués et 52 autres blessés lors d'affrontements dans cette région, a-t-elle ajouté. «Il n'y a plus rien entre nous et Al Bab», a déclaré lundi un commandant d'un groupe de l'ASL. «Nous serons à Al Bab dans quelques heures, quelques jours tout au plus», a-t-il affirmé sous le sceau de l'anonymat. Un autre commandant rebelle, qui a donné son nom de guerre Abou Assad Dabiq, a précisé que les insurgés n'étaient plus qu'à 3 km d'Al Bab, la dernière ville tenue par l'EI dans ce secteur. Selon des habitants de la région cités par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des avions turcs et l'artillerie rebelle continuaient à pilonner lundi les positions terroristes. Le gouvernement de Bachar al Assad a mis en garde le mois dernier la Turquie contre toute velléité des rebelles qu'elle soutient de progresser en direction du nord ou de l'est d'Alep pour briser le siège des quartiers insurgés. Ankara n'a donné aucune indication dans ce sens, disant vouloir ensuite poursuivre les opérations militaires vers l'est, en direction de la ville de Manbij, récemment reprise à Daech par les Kurdes, avant de participer à l'offensive contre Rakka, le fief de l'organisation extrémiste. Mais les rebelles de l'ASL disent ne pas pouvoir ignorer les souffrances de la population des quartiers d'Alep-Est, défendue en partie par des combattants affiliés à leurs propres groupes. «Avec la prise d'Al Bab, nous serons aux portes de la zone industrielle d'Alep, de l'aéroport de Koueïras et de l'école d'infanterie, ce qui veut dire en contact direct avec le régime», a souligné le commandant rebelle qui n'a pas voulu donner son nom. Depuis qu'elle a lancé le 24 août l'opération ‘'Bouclier de l'Euphrate'', l'armée turque a aidé l'ASL à reprendre le contrôle de plus de 1600 km carrés, estime Ankara. L'opération a également pour cibles les combattants kurdes des Unités de protection du peuple, les milices YPG, qui opèrent dans la région et qu'Ankara accuse d'être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène une insurrection depuis plus de trente ans dans le sud-est de la Turquie. Dix peshmergas ont été neutralisés au cours des dernières 24 heures alors qu'ils tentaient de prendre le contrôle de la région de Tal Djidjan, ajoute le communiqué de l'armée turque.