Le Comité d'enquête de Russie a accusé le ministre russe du Développement économique Alexei Oulioukaïev d'avoir accepté un pot-de-vin représentant une somme considérable, a rapporté mardi le service de presse du Comité. Le ministre russe de l'Economie Alexei Oulioukaïev a été accusé de corruption par le Comité d'enquête au titre du point 6 de l'article 290 du Code pénal de la Fédération de Russie «Corruption passive des personnes qui occupent des emplois publics en Fédération de Russie avec extorsion de sommes considérables». Les enquêteurs ont saisi le tribunal pour prendre des mesures préventives à l'encontre du ministre inculpé. «S'il y a des preuves solides, s'il ne s'agit pas d'une provocation ou d'autres actions censées renverser le ministre du Développement économique, le tribunal sera obligé de le sanctionner par une mesure de détention», a déclaré l'expert du Comité national anticorruption Viktor Tsymbal, cité par des médias russes. Le Comité d'enquête de Russie a annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, l'arrestation du ministre de l'Economie au cours d'une opération menée par le Service fédéral de sécurité (FSB). Selon le communiqué du Comité, le ministre de l'Economie a reçu lundi deux millions de dollars (1,8 M Eur) en échange de son approbation de l'acquisition en octobre dernier par le géant pétrolier russe Rosneft d'une partie de la société Bachneft. L'Etat russe a vendu le 12 octobre la majorité du groupe pétrolier Bachneft pour 4,7 milliards d'euros au géant local du secteur Rosneft. La vente de 50,07% du capital du sixième producteur russe de pétrole a été finalisée le 13 octobre, selon M. Oulioukaïev. Il s'agissait de la plus grosse cession d'actifs réalisée en 2016. En cela, la légitimité du contrat entre les groupes pétroliers Bachneft et Rosneft n'est pas contestée et la vente des actifs n'est donc pas visée par l'enquête. La classe politique réagit Le Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine avait été informé de l'action contre le ministre de l'Economie Alekseï Oulioukaïev dès le début de l'investigation. «Mais je tiens à répéter que les accusations sont très graves. Seul un tribunal peut prononcer un verdict sur le bien-fondé de ces accusations», a déclaré M. Peskov. Selon le service de presse du premier ministre Dmitri Medvedev, le chef du gouvernement a insisté sur la nécessité d'une enquête approfondie à cet égard. De son côté, l'ex-procureure de Crimée Natalia Poklonskaya a dénoncé la corruption sur sa page Facebook. «La détention d'un haut fonctionnaire du plus haut rang confirme une fois de plus la position de l'Etat : il y a pas d'intouchables en Russie. Ceux qui commettent un acte criminel doivent comprendre que tôt ou tard, la vérité éclatera», a-t-elle écrit. Pour le sénateur russe Alexeï Pouchkov, donner un pot-de-vin est l'équivalent du jeu mortel de la roulette russe. «L'expérience de plusieurs gouverneurs et, désormais, d'un ministre, montre que les pots-de-vin en Russie sont très dangereux. C'est une roulette russe», s'est-il exprimé sur sa page Twitter. La CIA et le Pentagone ont commis des crimes de guerre en Afghanistan La Cour pénale internationale a publié de nouvelles révélations concernant les crimes de guerre commis par des militaires américains. La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda estime que la CIA et les soldats américains en Afghanistan sont coupables de tortures et d'autres crimes de guerre à l'encontre de détenus. «Il existe une base raisonnable permettant de croire que, lors de l'interrogatoire de détenus, des membres des forces armées américaines et de la CIA ont eu recours à des méthodes constitutives de crimes de guerre», a indiqué la procureure dans son rapport annuel. Le rapport fait référence à des crimes commis par les militaires américains entre 2003 et 2015 contre au moins 61 personnes. La procureure y souligne par ailleurs que la plupart des crimes aurait été commis en 2003-2004. Des employés de la CIA auraient également eu recours à la torture et auraient maltraité 27 détenus sur le territoire de l'Afghanistan et d'autres pays-membres de la CPI, dont la Pologne, la Roumanie et la Lituanie, de décembre 2002 à mars 2008. Mme Bensouda estime qu'il existe des motifs raisonnables pour croire que ces crimes «ont été commis en application d'une ou plusieurs politiques visant à obtenir des renseignements au travers de techniques d'interrogatoire s'appuyant sur des méthodes cruelles ou violentes destinées à servir les objectifs américains dans le conflit en Afghanistan».