Un nouveau mécanisme pour la diversification de l'économie nationale pour le FLN est une pure et simple «aberration» pour le FFS. Il s'agit de l'appel du ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Nouredine Bedoui, aux walis pour la libération de «l'esprit d'initiative» au niveau des collectivités locales, dans le cadre de la diversification des ressources économiques nationales. Moussa Abdi, député du parti du Front de libération nationale (FLN) a estimé qu'il s'agit d'un nouveau mécanisme permettant à l'Etat de diversifier ses ressources économiques par le recouvrement fiscal. Les rencontres entre gouvernement et walis ont été riches. Dans le cadre de la décentralisation des décisions sur le développement économique local, de nouvelles prérogatives ont été octroyées aux responsables locaux. L'accent mis sur l'importance de «consacrer l'esprit d'initiative et la transparence» dans la gestion des collectivités locales et de «ne ménager aucun effort pour ouvrir la voie aux investisseurs et affranchir l'initiative économique des entraves bureaucratiques» permettra de recouvrer de nouvelles richesses, explique Abdi. La libération des initiatives est «un nouveau mécanisme qui veut stimuler le rôle des collectivités locales et les élus P/APW et P/APC». Pour cela, Le député FLN appelle à renforcer le contrôle des grands opérateurs économiques pour combattre la «fuite fiscale». Le rôle des walis est de protéger également l'économie nationale. Il leur incombe, donc, de piloter les opérations de recouvrements fiscales et la diversification des ressources. Mais aussi «encourager l'investissement local des privés ou étrangers. Pour la relance du développement et de l'investissement, on doit en finir avec la bureaucratie qui a longtemps nui à notre économie», souligne-t-il. «C'est le frein qui a fait fuir les investisseurs. Le gouvernement avait, sur instruction du chef de l'Etat, placé la réforme des collectivités locales au cœur des réformes» poursuit-il. L'économie locale est l'un des facteurs majeurs de la diversification économique escomptée. Ahmed Didouche, député du Front des forces socialistes (FFS), a qualifié l'appel de Bedoui à la libération des initiatives «d'aberration» dans le sens où le gouvernement se contredit. «Avant de libérer les initiatives, il faut penser à libérer les décisions et les moyens. C'est une condition essentielle ainsi que le développement des moyens généraux et la libération des prérogatives», a-t-il estimé. «Le budget sur les équipements a été restreint dans la loi de finances 2017, comment peut-on espérer développer l'investissement sans équipements ?», s'interroge-t-il. La rencontre avec les walis est en quelque sorte «une chasse aux niches des fiscalités» au niveau des collectivités locales, alors qu'il faut imposer un contrôle aux grosses fortunes, propose-t-il. Le gouvernement fait dans «le double discours», avant d'arriver à la décentralisation des décisions d'investissement, «il faut d'abord revoir notre système économique». «Les walis veulent plus de prérogatives alors qu'ils sont réduits au rôle de managers pour le recouvrement fiscal», précise-t-il. Les spécialistes en économie et en finances doivent accompagner les élus locaux. La révision de la fiscalité et des finances locales à travers l'institution d'un cadre fiscal et financier permet aux communes de sortir de leurs difficultés financières. «Il faut d'abord faire un constat sur les moyens économiques de chaque commune», préconise-t-il. Le gouvernement fait dans la demi-mesure en ce qui concerne la «bancarisation» des capitaux informels estimés à 70% de l'économie nationale, selon lui.