Le ministre de l'Energie russe, Alexander Novak, a déclaré hier à l'issue d'une réunion avec ses collègues de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), être de plus en plus confiant en la possibilité d'un accord entre Moscou et l'Opep sur la production de brut. C'est un tournant pour le marché qui souffre d'une crise profonde depuis juin 2014. Alexander Novak, qui a pris part à plusieurs réunions avec les pays membres de l'Opep, notamment la réunion informelle tenue en septembre dernier à Alger, s'est dit confiant quant à la possibilité d'un accord historique à Vienne lors du sommet prévu le 30 novembre. Hier, il a estimé avoir tenu une réunion fructueuse avec le ministre saoudien de l'Energie Khalid al-Falih à Doha, la capitale du Qatar, qui accueille un sommet réunissant les pays exportateurs de gaz. S'exprimant devant des journalistes, Alexander Novak a précisé qu'un gel de la production était une des options passées en revue, tout en refusant de dire à quel niveau interviendrait un éventuel gel. Il s'est également dit confiant de voir l'Opep finaliser le 30 novembre à Vienne son accord de principe, annoncé en septembre à Alger, d'une baisse de sa production pour la première fois depuis 2008 afin de réduire l'offre mondiale de brut et de rééquilibrer le marché. Il a ajouté que la Russie était disposée à réduire sa production jusqu'à un certain point, sans autre précision. «Nous pensons que la demande va continuer à croître. Aujourd'hui même, nous avons discuté de chiffres qui montrent que la demande va augmenter de 1,1 à 1,2 million de barils par jour l'année prochaine. Si de concert avec l'Opep nous arrivons à stabiliser la production et à ne pas augmenter les livraisons, oui, nous pensons qu'il s'agira alors d'un pas important pour équilibrer le marché», a encore souligné M. Novak. Le ministre algérien de l'Energie Noureddine Bouterfa a qualifié quant à lui de bonnes les discussions, soulignant que peut-être 32,5 millions de barils par jour sera l'objectif de production qui sera discuté à la réunion de Vienne. Selon des sources médiatiques, les membres de l'Opep ont proposé à l'Iran et à l'Irak, lors de cette réunion, de limiter leurs productions. Pour le cas de l'Iran, il a été proposé de limiter son quota à 3,92 millions de barils par jour. Téhéran a proposé précédemment un gel de sa production à un niveau compris entre 4 et 4,2 millions de barils. Il est clair que les ministres de l'Opep veulent «bâtir un consensus» autour des décisions prises à Alger afin de sauver le marché d'un éventuel effondrement qui n'arrangera aucune partie. L'accord conclu à Alger devrait être donc finalisé lors de la prochaine réunion de l'Opep le 30 novembre à Vienne. La Russie, qui ne fait pas partie de l'organisation, a toujours manifesté sa disponibilité à adhérer à cet accord à condition qu'il soit bien respecté par les autres signataires. Jusque-là, l'Iran était considéré comme l'un des principaux obstacles à tel un accord, notamment par son rival dans la région, l'Arabie saoudite. Mais les tractations menées sous la médiation algérienne ont permis d'arracher des concessions de part et d'autre. A ce propos, le ministre saoudien de l'Energie, Khalid al Falih, a soutenu que l'Opep devrait plafonner sa production à 32,5 millions de barils par jour (bpj), tel qu'il a été convenu à Alger. «Je reste optimiste sur le fait que le compromis trouvé à Alger pour limiter la production se traduira (...) en des limitations aux niveaux nationaux et en des baisses justes et équilibrées entre les pays», appuie-t-il dans une déclaration à la chaîne de télévision Al Arabiya. Ces déclarations favorables à la limitation de la production ont pesé hier sur les cours du pétrole. Le prix du baril approche les 47 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord valait 46,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. A New York, le baril de light sweet crude (WTI) a atteint les 45,70 dollars.