Un tour pour rien. Le Comité olympique algérien retourne à la case départ. C'est le Comité international olympique lui-même qui s'est occupé de son dossier et plutôt que de le suspendre, il a préféré venir voir ce qui se passe ici chez nous. La délégation du COA qui s'est déplacée en fin de semaine dernière à Lausanne a appris de la bouche même du directeur des relations avec les CNO qu'il valait mieux faire un tour de table avec toutes les parties concernées et provoquer une communion entre elles sans quoi c'est la suspension du COA qui sera prononcée. Il a donc demandé à ce que le COA continue à être présidé, à titre d'intérim, par Toufik Chaouche Teyara, secondé par le secrétaire général de l'instance olympique, Nasreddine Naidji. Le représentant du CIO a également fait savoir à ses interlocuteurs qu'une délégation de l'instance internationale olympique, dirigée par ses soins et comprenant MM. Yossoupha Ndiaye, président de l'Association sénégalaise d'études et de recherches juridiques et président de l'Union des magistrats sénégalais, Peré Miro, directeur des relations avec les CNO et le juge Jérôme Poivey, chargé de projet à la direction des relations avec les CNO, se déplacera à Alger juste après les élections de renouvellement de la direction de l'Acnoa (Association des comités nationaux olympiques africains) qui auront lieu le 7 juillet à Abuja. Cette délégation va se réunir avec toutes les parties concernées par le litige au sein du COA. Le CIO suivra, ensuite, pas à pas, toutes les opérations de préparation des élections du COA. A la délégation qu'il a reçue, le directeur du CIO, Pere Miro, a fait savoir que ceux qui dirigent l'instance olympique algérienne depuis la démission de son président, Mustapha Berraf, ont parfaitement respecté les textes en vigueur, à savoir la loi algérienne sur le sport, les statuts du COA et la charte olympique. Il a, en outre, confirmé que les fédérations internationales d'escrime et de cyclisme ne reconnaissaient pas les directions des fédérations algériennes issues des dernières élections et que par voie de conséquence, ce sont les anciens présidents de ces deux instances qui seront admis à l'AG élective. Même la Fédération algérienne de judo est dans le doute. En effet, lors de sa visite à Alger, le président de la fédération internationale qui gère ce sport avait affirmé qu'il n'avait aucun problème avec la nouvelle direction de la Fédération algérienne de judo mais depuis, il n'a envoyé aucun document écrit confirmant cette décision. Le COA dispose toujours, par contre, du document de cette fédération internationale où il est clairement stipulé qu'elle ne reconnaissait pas la nouvelle direction de la FAJ. Cette dernière gagnerait donc à se procurer la reconnaissance écrite de la part de la FIJ pour la présenter à la délégation du CIO qui va venir à Alger. Les dirigeants de la FAJ devraient se méfier de ce que disent les représentants des instances sportives internationales. En 1996, la Fifa avait délégué son secrétaire général pour superviser les élections de la FAF. Ce dernier s'était félicité du travail accompli et avait même félicité le nouveau président élu. Une fois rentré à Zurich, il avait rédigé un rapport défavorable et immédiatement, la Fifa avait demandé à ce que les élections en question soient refaites. La question qui se pose maintenant est de savoir ce que vont faire les présidents des fédérations algériennes olympiques. S'ils sont logiques avec eux-mêmes et fidèles à leurs principes, ils devraient boycotter les futures élections du COA puisque les présidents des deux fédérations avec lesquels ils s'étaient montrés solidaires ne pourront pas y participer. C'est pour ces deux dirigeants qu'ils avaient fait tout un boucan allant même jusqu'à saisir la justice. Il faudrait souhaiter que ces présidents de fédérations olympiques ne tergiversent plus. Il faut rappeler, en effet, qu'ils s'étaient, au début, portés candidats en force au comité exécutif du COA avant de se retirer en signant le même modèle de lettre de retrait. De son côté, le président du COA, Mohamed Belhadj, élu le 11 juin, ne semble pas perturbé par tout ce qui se passe. «J'avais dit lors de mon passage au forum d'Echibek que je ne craignais pas d'aller vers une autre élection pour conforter ma légitimité, nous a-t-il affirmé. Je me considère toujours comme le président du COA. Ce n'est pas moi qui ai déposé ma candidature pour la retirer. Je suis resté fidèle à mes principes. De toutes les manières, je serai de nouveau candidat et je ne me retirerai pas quelles que soient les pressions qu'on exercera sur moi. Je ne serai pas candidat que si mes amis et ceux qui m'ont soutenu me demandent de me retirer. Le plus regrettable est que le CIO vient de nous asséner une terrible leçon et ceux qui n'ont pas cessé d'aller frapper à sa porte doivent méditer sur le mal qu'ils portent au sport et à l'olympisme algériens.»