La situation du Comité olympique algérien a fait l'objet, hier matin à la maison de la presse Tahar Djaout du 1er Mai, d'une conférence de presse animée par son président par intérim, Toufik Chaouche Teyara, et par son secrétaire général, Nasreddine Naïdji. Les deux intervenants ont saisi cette occasion pour expliquer l'origine du mal dont souffre le COA. C'est ainsi que M. Teyara est revenu sur toutes les péripéties par lesquelles est passée l'instance olympique depuis la démission de son président, Mustapha Berraf, «car nous voulons que tout le monde sache où se situe la vérité et se fasse une idée sur ce qui se passe au COA», a-t-il expliqué. Il a ainsi fait la démonstration que son équipe et lui-même ont agi dans le strict respect des textes en vigueur, notamment la loi 04-10 sur le sport, les statuts du COA et la Charte olympique. «La preuve en est que le CIO a constamment approuvé notre démarche, a-t-il dit. Nous n'avons pas dévié d'un iota de ces textes. Jusqu'au 8 juin 2009, c'est-à-dire trois jours avant la tenue de l'Assemblée générale élective, le CIO nous avait encouragés à continuer. Or voila que le 11 juin, jour des élections, nous avons découvert un e-mail de ce même CIO nous recommandant de surseoir à la tenue de cette Assemblée générale. L'e-mail en question est arrivé le 11 juin à 0h35 minutes. Il n'y avait, bien sûr, personne au COA à ce moment-là. Le matin, au moment où on a ouvert la boîte e-mail du COA, la salle de conférences était déjà pleine de monde. Pouvions-nous leur demander de partir et leur dire que l'AG n'aurait pas lieu ? Nous avions donc décidé de poursuivre notre démarche consistant à tenir notre AG élective et voir ensuite avec le CIO. C'est ainsi que M. Mohamed Belhadj a été élu président du COA et que les membres du comité exécutif ont eux aussi été élus en dehors de quatre d'entre eux, tous issus de Fédérations olympiques». Le nom de Larfaoui refusé De son côté, M. Belhadj a demandé à prendre la parole pour expliquer que ses compagnons et lui ont contribué à sauver le COA d'une suspension en tenant cette assemblée générale élective. «La veille de l'AG il y avait un huissier de justice avec une décision imposant le renvoi de cette AG à une date ultérieure. Il était prêt à faire intervenir la force publique. Si nous avions cédé, nul doute que le CIO qui continuait à nous soutenir dans notre démarche serait intervenu et aurait prononcé la suspension du COA. «M. Teyara a poursuivi en indiquant qu'après la tenue de l'AG élective une délégation du COA s'est déplacée à Lausanne, au siège du CIO, «pour remettre, d'une manière volontaire, le mandat de l'équipe qui venait d'être élue. Nous ne cherchons pas à envenimer les choses et pour le bien de l'olympisme algérien il fallait agir de la sorte. A la suite de cette prise de position de notre part, le CIO a décidé d'envoyer une commission en Algérie afin qu'elle établisse une feuille de route au COA. La réunion tenue avec les membres de cette commission a abouti au fait qu'il fallait installer une commission électorale composée de deux membres du COA dont le SG et de deux membres des Fédérations olympiques et présidée par une personnalité neutre. Les Fédérations olympiques ont proposé le nom de M. Mustapha Larfaoui pour présider cette commission alors que le COA a suggéré que ce soit M. Hamid Oussedik qui la dirige. On réfute à ce dernier de pouvoir le faire puisqu'il n'est pas membre de l'AG du COA alors que la délégation du CIO n'a jamais dit qu'il fallait qu'il soit membre de cette AG. Quant aux représentants du COA, ils refusent que ce soit M. Larfaoui qui soit choisi car ils estiment qu'il ne peut pas être neutre dans cette affaire. C'est d'ailleurs à cause de lui que nous sommes dans une telle situation. Je vous rappelle que M. Larfaoui, membre du CIO, qui interdit toute ingérence extérieure dans les affaires du COA, avait envoyé sa candidature à la présidence du COA par le biais du MJS. C'est lui qui, après la démission de M. Berraf, avait tenté de prendre de force le siège du COA.» La menace du CIO M. Naïdji en a profité pour s'en prendre au président du CIJM, Amar Addadi, qu'il accuse d'avoir été, comme M. Larfaoui, l'un de ceux qui ont poussé le CIO à intervenir avant la tenue de l'AG élective. Un Addadi qui, selon M. Teyara, avait été le premier à être contacté par ses soins pour qu'il se présente à la présidence du COA, bien avant que M. Belhadj ne le fasse. «Mais il m'avait demandé un temps de réflexion alors que le temps pressait» a dit M. Teyara. Toujours est-il qu'une réunion devait avoir lieu hier à 17h00 entre les deux parties pour désigner le président de la commission électorale. Ce nom devait être dévoilé avant le 3 aoûtr. Il y a, donc, du retard. «Nous avons jusqu'au 31 octobre prochain pour tenir notre AG élective, a ajouté M. Teyara. Le CIO accepte même de repousser cette date jusqu'au 31 décembre 2009. «Que passerait-il si rien n'est fait à cette date ? lui a demandé un journaliste. «Le CIO va suspendre le COA, ce qui signifie que ce sera le sport algérien qui sera sanctionné. Les Fédérations internationales sont membres du CIO ; elles ne pourront qu'appliquer à leur niveau la décision du CIO» a précisé M. Teyara qui n'a pas manqué de dire que les Fédérations olympiques qui avaient fait du cas de l'escrime et du cyclisme un préalable se sont complètement trompées puisque ce sont les anciens dirigeants de ces deux Fédérations qui sont reconnues par leurs Fédérations internationales respectives. Signalons, enfin, que M. Belhadj a indiqué qu'il sera de nouveau candidat à la présidence du COA.