La pièce de théâtre «Carte postale», une comédie sociale confrontant le bonheur familial à la course vers la fortune, mise en scène par Kada Chelabi a réussi à séduire le public venu en nombre, vendredi soir, au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi. Représentant le théâtre régional de Mascara à la compétition officielle du 11ème Festival national du théâtre professionnel (FNTP), propose une immersion dans la vie familiale d'un homme d'affaire aveuglé par sa récente position et sa nouvelle fortune jusqu'à en oublier le bonheur de sa fille unique. «Kaddour El Mercanti», admirablement campé par le comédien et metteur en scène Mohamed Frimehdi est présenté comme un «nouveau riche» à l'intellect très limité souhaitant sceller un partenariat commercial en obligeant sa fille à épouser le fils d'un des décideurs qui lui ouvrira de nouvelles opportunités. Pris dans le mirage de sa fulgurante ascension qui le mènera vers une conférence économique internationale, l'homme d'affaire ira jusqu'à changer de nom et déléguer l'éducation de sa fille à un couple d'employés de maison. Après avoir perdu sa mère, la jeune femme espère retrouver le père qui écrivait de poèmes d'amour à son épouse au dos des cartes postales, et obtiendra à la place une usine de cartes postales, ce qui la poussera à prendre son destin en main. Cette pièce est tirée du texte original El Falaoudaj, de Mohamed Bourahla adapté par Fathi Kafi avec une grande dose d'humour et de satire qui a séduit un public très réactif qui a bien accueilli cette pièce. Pour sa part, le scénographe Hamza Djaballah a porté son choix sur un décor amovible de plateau de tournage ouvert suggérant souvent des espaces intérieurs de la maison, tout en introduisant quelques scènes de tournage en plus d'impliquer les comédiens eux-mêmes, tel que Brahim Boumâaza ou Dalila Nouar, comme éléments de scénographie. Si le texte de cette pièce a été jugé «banal», plusieurs spectateurs et hommes de théâtre ont salué la conception de la troupe qui a réussi à «créer un réceptacle artistique à une histoire quelconque» et présenter un produit qui a conquis le public. Au-delà de l'histoire burlesque de cet homme d'affaire vivant dans un univers qu'il ne comprend pas, de petites histoires d'amour viennent également graviter autour de l'axe de la pièce. Inauguré mercredi, le 11e FNTP se poursuit jusqu'au 2 décembre prochain avec encore 12 spectacles en compétition programmés à la salle Mustapha Kateb du TNA et trois autres pièces hors compétition prévues à la salle Echabab, ex- Casino.